Plus de 7,6 millions d’euros vont être consacrés à la restauration de la cathédrale Saint-Maurice sur les trois prochaines années. Le ministère de la Culture, par l’intermédiaire de la Drac des Pays-de-la-Loire, vient d’annoncer le détail de ces investissements colossaux dont 2 millions proviennent du plan de relance monuments historiques.
Un financement de l’Etat réparti sur 6 chantiers « dont le premier a déjà commencé » détaille Valérie Gaudard, conservatrice régionale des monuments historiques à la Drac des Pays-de-la-Loire. Un chantier qui compte pour deux en réalité. Il s’agit tout d’abord d’effectuer des travaux d’urgence sur l’orgue et sa tribune. « Nous allons travailler sur les transmissions, les peausseries et l’électricité de ct exceptionnel orgue Cavaillé-Coll ». Mais ce n’est pas tout, la tribune soutenant l’instrument a aussi besoin d’attention. « Nous avons remarqué qu’elle penchait quelque peu. L’étude vient de nous être remise. Je ne peux vous dire encore ce que nous allons faire mais à priori il n’y a pas de danger ». Un chantier qui a déjà débuté et qui devrait s’achever en juillet 2022 pour un coût total de 250 000 euros.
Un autre chantier va débuter au mois de décembre : la restauration de la rosace sud du transept. Le vitrail sera restauré ainsi que le réseau de pierre et une verrière de doublage sera réalisée. Des échafaudages seront visibles depuis la place Freppel et devront monopoliser les places de parking situées au pied de cette rosace. Fin des travaux estimée à septembre 2022. Coût de l’opération 590 000 euros.
Quatrième chantier : la restauration de la toiture de la nef. « Des travaux qui n’étaient pas prévus au départ mais que le plan de relance monuments historiques a rendu possible immédiatement » s’enthousiasme la conservatrice régionale des monuments historiques. 2 millions d’euros qui permettront de changer les ardoises. Les dernières restaurations datent des années 30 pour le versant sud et des années 80 pour le versant nord mais « la charpente est en bon état et ne nécessite pas d’intervention » rassure Valérie Gaudard. Les vitraux du 15ème siècle du transept nord et du transept sud bénéficieront aussi de ce financement du plan de relance.
Dernier chantier et pas des moindres : la façade occidentale de l’édifice que l’on peut diviser en deux chantiers distincts. En prévision des travaux de construction de la galerie contemporaine signée du japonais Kengo Kuma, les parties basses de la façade ainsi que les menuiseries et les ferronneries du portail seront restaurés. Coût total : 800 000 euros. Des travaux qui débuteront au mois de janvier 2022 et perdureront jusqu’en septembre de la même année. Commenceront ensuite les fouilles archéologiques sous le parvis. « Nous savons qu’il existe 7m50 de vestiges archéologiques » précise Valérie Gaudard. Durant cette période, l’accès à la cathédrale sera toujours possible par l’entrée principale. Enfin, le portail de la cathédrale Saint Maurice se verra flanquée d’un « geste contemporain » comme aime à la répéter Nicolas Dufetel, adjoint à la culture à la mairie d’Angers. La construction de cette galerie contemporaine débutera au mois de mars 2023 jusqu’à mars 2024 pour la rondelette somme de 3 800 000 euros. Le but étant de protéger les polychromies médiévales exceptionnelles, récemment découvertes lors d’une précédente restauration.
Le portail de la cathédrale sera d’ailleurs au cœur d’un grand colloque universitaire qui se déroulera à l’Université catholique de l‘Ouest les 17 et 19 novembre. La présence de Kengo Kuma est d’ores et déjà annoncé. Une exposition est prévue également au Repaire Urbain à Angers.
Par ailleurs, Valérie Gautard, conservatrice régionale des monuments historiques à la Drac des Pays-de-la-Loire a annoncé en marge de la conférence de presse hier, le lancement d’une étude à propos du palais épiscopal, attenant à la cathédrale, en vue d’une prochaine restauration. Mais pour l’instant, aucune date de restauration n’a pu être donnée.
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