Dans le bilan dressé de l’action d’Emmanuel Macron, un an après son élection le 7 mai 2017, il a été beaucoup question des avancées sur le front intérieur et de sa volonté réformatrice. On a largement souligné les forces et les faiblesses de ce premier bilan. Mais tout le monde ou presque a célébré sa capacité à rétablir l’autorité de la fonction présidentielle, passablement diminuée par ses deux prédécesseurs. "France is back", avait-il assené.
Sus les ors de la République parfois empruntés à la monarchie comme au Louvre ou à Versailles, il a redonné un certain lustre à la fonction présidentielle, et s’est très vite servi de cette embellie pour tenter d’accroître le poids de la France sur la scène internationale. Entre la politique intérieure et la diplomatie française, le lien est plus fort qu’il n’y parait. Emmanuel Macron est convaincu que l’autorité de la France dans le monde est tributaire de sa capacité à se réformer et à afficher son dynamisme.
La démonstration n’a d’ailleurs pas tardé à être faite. En Europe, le chef de l’Etat est, en partie, servi par les circonstances : Teresa May se débat avec le Brexit et Angela Merkel est affaiblie dans son gouvernement de coalition par l’usure du pouvoir. Par contraste, Emmanuel Macron pèse plus, même s’il est contraint de réduire pour l’instant ses ambitions de réforme de la zone euro.
Dans le reste du monde, la tâche est un peu plus compliquée. Malgré l’ « amitié » largement affichée avec Donald Trump lors du défilé du 14 juillet 2017 à Paris puis lors du voyage d’avril à Washington, Emmanuel Macron doit gérer l’imprévisibilité et les lubies de l’hôte de la Maison Blanche.
Avec raison, le président de la République tente de maintenir le président des Etats-Unis dans le jeu multilatéral sur des dossiers aussi différents que le nucléaire iranien, le climat ou le commerce mondial. A chaque occasion, il tente de modérer Donald Trump en acceptant au passage de faire quelques concessions pratiques à la logique américaine comme à propos des relations avec l’Iran. Et d’éviter de s’emporter tout de suite face aux provocations de Donald Trump à propos de l’attentat terroriste du Bataclan.
Sans doute fallait-il essayer cette médiation. On a vu que Donald Trump a tranché sur l’accord nucléaire avec l’Iran en ne tenant pas compte des suggestions françaises, mais aussi allemandes et britanniques, accroissant les risques d’embrasement.
Des efforts comparables vont par ailleurs être déployés en direction de Vladimir Poutine qu’Emmanuel Macron rencontrera à nouveau fin mai à Saint-Pétersbourg. Sans plus de garanties de succès. Cette disponibilité a fini par rendre la France plus visible. Même si l’avenir dira si elle a été plus écoutée ou même plus estimée. Restent ses zones traditionnelles d’influence comme le Liban ou l’Afrique : là, les affaires bien que compliquées semblent tout de même plus faciles.
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