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La force de vie est plus forte que la mort

RCF,  - Modifié le 28 mai 2019
Dans son édito du jour, Véronique Margron s'interroge sur la place des victimes d'abus religieux et d'agressions sexuelles dans l'Église.
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Hier, j’étais avec des personnes victimes d’abus de confiance, d’abus religieux et d’agression sexuelle dans l’Église. Tous victimes d’abuseurs durant leur enfance. Avec elles, notre petite équipe essaie, sans prétention mais pourtant sérieusement, de travailler le sens de la foi et le sens de l’Église, percutés de plein fouet par les abus dont elles ont été victimes.

Ces personnes, au fil de nos échanges, de nos fous rires et de nos larmes, de nos discussions enflammées aussi où chacun veut la parole et faire valoir son point de vue, deviennent de véritables amis. Quelque chose nous tient ensemble, unis. Est-ce le drame, le crime, qu’elles ont subi ? Sans doute. Mais il y a autre chose.

Je crois que c’est cette volonté de vivre malgré tout, de croire en liberté, de vouloir penser avec responsabilité, au cœur de la tempête. Ce qui nous lie, c’est l’engagement pour plus que nous-mêmes, pour toutes celles et ceux qui sont partis au loin de l’Église, de la foi peut-être, de par l’ignominie du mal qu’ils ont subi, comme ceux qui tentent de toutes les façons de rester de ce peuple de l’Église du Christ, tout en se vivant exclus.
 
Vient aussitôt une question parmi mille autres : Qui est exclu, vraiment ? À écouter tant de témoignages comment ne pas entendre en effet que ces survivants se vivent comme écartés de la Communauté, parfois même rejetés violemment, comme des gêneurs qui rappellent par leur seule présence la trahison de l’Église.

On parle alors d’un « itinéraire spirituel » afin que les victimes retrouvent une place. Mais qui doit prendre un chemin spirituel ? Sinon avant tout l’Église elle-même, en ses différents niveaux de responsabilités, afin de revenir vers la justice et la vérité, et donc vers ces survivants, ces résistants, tant bien que mal, au malheur vécu.
 
L’Église pour laquelle nous sommes engagés ensemble, pleinement, à la mesure de chacun, c’est celle dont le cœur battant est de pouvoir souffrir avec ces plus vulnérables trahis corps et âme par ses propres membres. Une Église touchée, affectée, capable alors de se laisser transformer, renaître peut-être plus encore que réparer. Renaître de l’en-bas. L’en-bas de tant de souffrances, de colère et de questions. Alors oui, ensemble s’entendre dire « je vous appelle mes amis ».
 

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