Ces associations dénoncent l'illégalité de l'opération, Lola Schulmann responsable du plaidoyer pour les migrants à Amnesty International est avec nous pour en parler.
"On a décidé de saisir la justice car pour la première fois la France affiche publiquement une collaboration qui est directe, concrète aux garde-côtes libyens. Et donc pour nous en achetant ces bateaux, la France participe au cycle de violation des droits humains qui sont commis en Libye contre les réfugiés et les migrants, et lui donne même des moyens logistiques pour intensifier en fait ce que font les garde-côtes libyens, c'est à dire intercepter les migrants en mer et les ramener systématiquement en Libye où ils sont détenus de façon arbitraire dans des conditions atroces."
"Alors ça se pose sur deux aspects, à la fois sur la violation du droit international puisque comme on le sait la Libye et les garde-côtes libyens comettent de nombreuses violations des droits et donc en livrant ces bateaux la France contribue indirectement à des violations graves des droits humains, il faut savoir notamment qu'en Libye il n'y a pas de droit d'asile, la Libye n'a pas signé la convention de Genève, mais aussi pour nous ce qui est important c'est aussi la question du transfert de matériel militaire, or il y a un embargo sur la Libye qui est mis en place, donc par ce transfert de matériel militaire, la France viole les embargos européens et onusiens à l'encontre de la Libye, puisqu'on considère que ces six bateaux constituent du matériel militaire qui est régi par ce traité. C'est pour ça, pour tous ces motifs que l'on demande au tribunal de reconnaître l'illégalité de cette décision de transfert et de demander la suspension de la livraison."
"Tout à fait puisque selon le droit international un Etat qui aide ou qui assiste un autre Etat dans la commission d'un fait que l'on appelle internationalement illicite, est également responsable. Donc ça veut dire que la France, en livrant les bateaux est indirectement responsable des violations qui se déroulent en Libye, et des violations qu'on documente depuis des années des garde côtes libyens qui violent énormément de droits lors des interceptions maritimes, et donc pour nous c'est important de faire ce lien là et de dire que la France ne livrant des bateaux participe, en tout cas est responsable de ces violations des droits."
"Tout à fait, en tout cas ce qui est tout à faiit éclairant pour nous, c'est la question de la transparence, et l'absence totale de transparence de la France lorsqu'elle livre, puisque c'est une cession gratuite aux garde-côtes libyens, et pour nous c'est très important de soulever la question du manque de transparence du minstère des Armées, qui fait qu'on a aucun moyen de s'assurer que la France respecte ses engagements internationaux. "
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