En cause une pénurie de médecins. Les plannings d’été sont devenus la véritable bête noire des hôpitaux publics. Une centaine de services d’urgence sont touchés par cette pénurie de médecins sur l’ensemble du territoire national. Alors si le manque de praticiens n’est pas un phénomène nouveau, il a tendance à s’accroître. C’est ce qu'explique François Braun, le président de Samu Urgences de France, au micro de Pauline de Torsiac.
L'Agence Régionale de Santé d'Île-de-France a elle aussi fait ses comptes. L’ARS a mené une enquête au mois d’avril auprès des hôpitaux d’Île-de-France. 76% des établissements ont répondu. Au vu des réponses et après de savants calculs, l’agence régionale de santé a publié un rapport dans lequel elle estime que pour le mois de juillet il manque des médecins pour assurer 531 journées de 12 h aux urgences.
Pour le mois d’août le chiffre s’élève à 711 journées. Au-delà de cette période estivale critique, l’ARS estime qu’au moins 148 postes d’urgentistes étaient vacants au 1er janvier de cette année contre 103 il y a deux ans. Cette baisse de praticiens est inversement proportionnelle au nombre de passages aux urgences, qui lui a doublé en 20 ans.
Aujourd'hui, il faut pallier à ce manque de personnel. Plusieurs options sont sur la table. Pour combler cette carence de médecins, le gouvernement a publié en novembre dernier un décret qui autorise les chefs de service à faire venir des médecins formés hors Union européenne pour exercer en France. Quant aux hôpitaux, ils font de plus en plus appel aux médecins intérimaires.
Des médecins en intérim qui sont en position de force et coûtent plus cher que les praticiens hospitaliers. Le gouvernement a donc décidé de plafonner et de baisser progressivement leur salaire. Une décision que conteste le syndicat national des médecins remplaçants des hôpitaux. Il a décidé de boycotter les établissements qui appliquent la loi. Une situation jugée inacceptable par l’Ordre des médecins pour qui un médecin “doit tenir compte de ses responsabilités éthiques et déontologiques”.
Les intérimaires ne veulent pas être des boucs émissaires d’un système à bout de souffle. Un exemple concret : la fermeture de la maternité du Blanc, dans l'Indre, prévue pour cet été. En cause le manque de titulaires. Car pour le docteur Michel Hira, président de la commission médicale de l'établissement, l’établissement ne peut pas fonctionner qu’avec des intérimaires.
D'autres solutions sont également envisagées. Peu à peu se mettent en place des "pool régionaux de volontaires urgentistes". Il s’agit d’une sorte de plate-forme sur laquelle les hôpitaux qui manquent de médecins s'inscrivent. Les établissements qui le peuvent sont invités à envoyer leurs propres médecins en renfort. Une bonne formule pour François Braun, le président de Samu Urgences de France.
A noter que la ministre de la santé, Agnès Buzyn, doit présenter dans le courant de l'été les grandes orientations pour une réforme du système de santé.
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