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La Hongrie, l'Europe et le vote de l’article 7

RCF,  - Modifié le 1 octobre 2018
​Le Parlement européen a voté l’article 7 contre la Hongrie pour non-respect de l’Etat de droit, Anne Macey nous explique la situation.
Fanny Cohen MoreauFanny Cohen Moreau

Il ne s’agit pas là de « punir » un peuple européen, mais au contraire de protéger les citoyens hongrois, beaucoup d’entre eux ne se retrouvant pas derrière leur dirigeant, d’agir face au risque de violation grave de l’Etat de droit au sein de l’Union européenne.

Ce n’est pas parce qu’un homme, un parti gagne des élections nationales, en l’occurrence, le Premier ministre hongrois Victor Orban, que cela l’autorise à détruire les media indépendants, les associations, à refuser tout secours aux demandeurs d’asile, à concentrer tous les pouvoirs. Nous avons construit l’Europe justement parce que nous voulions être sûrs d’éviter que ce type de drame recommence.    

Et mercredi, c’est une très bonne nouvelle pour l’Europe, les députés européens ont voté à la majorité des 2/3 pour engager la procédure dite de l’article 7 qui vise à faire pression sur  l’Etat hongrois. Mais ce n’est qu’une première étape ? Pour engager cette procédure de sanction, qui peut aller jusqu’à suspendre le droit de vote de cet Etat, il faudra que tous les Etats soient d’accord. Or la Pologne sous le coup de la même procédure devrait s’y opposer. Il est donc peu probable que cette procédure aille jusqu’au bout.      

Le vote de l’article 7 montre que Orban a été soutenu par les partis extrémistes et eurosceptiques, mais qu’une partie de son propre groupe politique européen, le parti populaire européen, PPE, disons la droite traditionnelle, principale force politique au PE, l’a lâché, en votant la procédure contre Victor Orban. Il faut dire que ce groupe fait le grand écart puisqu’il comprend des membres du centre droit proeuropéen, dont le parti d’Angela Merkel, et … le parti d’Orban. Va-t-il exploser ? Certains aimeraient bien virer du groupe, mais le président du Parti Populaire Européen, espère « garder tout le monde », son parti étant en perte de vitesse pour les élections qui s’annoncent, d’autant qu’il est candidat à la présidence de la Commission européenne.

Deux options sont possibles : une fragmentation plus importante des forces politiques au sein du Parlement européen… ou une recomposition des forces politiques européennes, avec un regroupement des partis extrêmes antieuropéens, aujourd’hui divisés en plusieurs groupes politiques. Dans ce cas, vaudrait mieux qu’il y ait une plateforme large au centre qui veuille transformer l’Europe plutôt que la détruire !       
 

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