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La mutation de l’immobilier neuf dans le Grand Est : entre crise et mutation

Un article rédigé par BB - RCF Alsace, le 27 septembre 2024 - Modifié le 27 septembre 2024
Le Grand Entretien · RCF Alsace · Lorraine · MoselleLe marché immobilier du neuf en souffrance dans le Grand Est

Les Rencontres de l’Immobilier sont organisées les 28 et 29 septembre au Palais de la Musique et des Congrès de Strasbourg. Elles réunissent des professionnels de la promotion immobilière en Alsace qui vont devoir rassurer les investisseurs et les acquéreurs intéressés par l’aventure du neuf. Car le marché de l’immobilier souffre d’une crise qui dure en raison de multiples facteurs.

© RCF Alsace© RCF Alsace

Depuis la crise sanitaire de 2020, les choses ont bien changé pour le marché de l’immobilier français. Il y a d’abord eu cet engouement massif vers le changement de vie. Un effet direct du confinement qui aura été le catalyseur d’une introspection profonde de nombreux ménages. Une tendance qui s’est traduite par un regain d’achats immobiliers vers les campagnes pour certains, en ville pour d’autres, mais le marché du bâti, jusque-là paralysé par la force des choses, s’est trouvé une nouvelle dynamique. C’est après que la situation se complexifie. La hausse des taux d’intérêt pousse les banques à se montrer plus exigeantes à l’égard des futurs propriétaires. Du côté des constructeurs, la situation n’est guère meilleure : les coûts de l’énergie impactent directement le prix des matières premières.

Flambée des prix et raréfaction du foncier

 

L’Alsace n’échappe pas au contexte tendu de l’immobilier. Le Grand Est  fait partie des trois régions où la baisse des constructions de maisons neuves est la plus forte. Qu’en déduire alors pour l’avenir de l’immobilier ? La maison particulière vit-elle ses derniers instants ? Si la tendance est difficile à prévoir, plusieurs indices tendent à démontrer que la mutation des logements est en cours. Construire coûte cher, aussi bien pour les particuliers que pour les promoteurs. Comme le rappelle Jacques Jenn, directeur commercial du groupe Stradim, certaines villes n’ont aucune possibilité de s’étendre. C’est le cas de Strasbourg : alors que la demande est forte, le foncier se raréfie. Les lotissements ont davantage le vent en poupe, parce qu’ils s’adaptent plus facilement à l’offre disponible, tandis que la maison individuelle devient une rareté. Le chiffre est parlant : en 2023, aucune maison neuve n’a été mise en vente sur l’Eurométropole de Strasbourg. 

Le logement de demain

 

Les promoteurs réenvisagent donc totalement la façon de mettre des projets neufs sur le marché. Le logement de demain passe donc par des projets collectifs, avec des espaces communs (local vélo, espace de vie, jardins partagées, etc.), aux surfaces variables. Il faut pouvoir s’adapter aux familles moins nombreuses car le nombre d’enfants par foyer diminue et à la population vieillissante. Ici, pas besoin de beaucoup d’espace. En revanche,  les familles recomposées, de plus en plus nombreuses, ont besoin de plus de superficie. Il va falloir aussi prendre davantage en compte les enjeux environnementaux, avec des bâtiments moins gourmands en énergie. Les directives européennes et le coût de l’énergie poussent la tendance en ce sens. 

Comment s’adresser dès lors aux futurs acquéreurs, notamment lors d’évènements comme les Rencontres de l’immobilier de Strasbourg ? Au cours des décennies, Jacques Jenn a dû adapter sa méthode de vente auprès de ses clients. De commercial, il s’est davantage mué en conseiller.
À l’heure où les informations se trouvent sur internet et où le marché se tend, il lui faut écouter sa clientèle pour l’aider à prendre les bonnes décisions. 



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