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La "prim'o job" de la Région pour les étudiants qui travaillent suscite la colère des syndicats

Un article rédigé par Marion Bastit - RCF Anjou,  - Modifié le 28 octobre 2021

La région Pays de la Loire lance une "prim'o job" de 200 euros par an pour les étudiants qui travaillent. En Maine-et-Loire, les syndicats étudiants sont vent debout contre cette mesure. Pour la Fé2A et l'Unef, "cette mesure incite les étudiants à travailler alors que c'est la première cause d'échec scolaire".

Sarah Biche, présidente de la Fé2A, et Pasa Akin, président de l'Unef Angers, s'opposent à la "prim'o job" pour les étudiants qui travaillent. ©RCF AnjouSarah Biche, présidente de la Fé2A, et Pasa Akin, président de l'Unef Angers, s'opposent à la "prim'o job" pour les étudiants qui travaillent. ©RCF Anjou

C’est l’une des cinq « mesures coup de poing pour l’emploi » votées par la région Pays de la Loire le 21 octobre 2021 : une « prim’o job » de 200 euros par an sera versée aux étudiants qui travaillent au moins l’équivalent de deux mois dans l’année, jobs saisonniers compris.

 

Objectif affiché : « récompenser l’effort et le mérite des jeunes qui cumulent emploi et formation ». Pour les syndicats étudiants de Maine-et-Loire, cette mesure ne va pas dans le bon sens.

 

"Cette prime incite les étudiants à travailler"

 

« Cette prime incite les étudiants à travailler pour pallier le manque de main-d’œuvre, alors qu’on sait que le salariat étudiant est la première cause de décrochage scolaire », dénonce Sarah Biche, la présidente de la Fédération étudiante des associations de l’Anjou (Fé2A).

Reportages"Prim'o job" : la réaction de Sarah Biche, présidente de la Fé2A

Un étudiant sur cinq travaille en plus de ses études. « Dans la majorité des cas, c’est un travail subi, car les étudiants n’ont pas le choix, assure-t-elle. Seule la moitié d’entre eux exerce un métier en rapport avec leurs études, qui leur apporte des compétences qu’ils pourront valoriser plus tard. »

 

"Cette prime subventionne la précarité étudiante"

 

Pour la Fé2A, cette prime ne résout pas non plus le problème de la précarité. « Ce n’est pas avec 200 euros par an qu’on va endiguer une précarité étudiante qui est grandissante et sur laquelle on alerte depuis des années ! s’exclame Sarah Biche. Un étudiant sur cinq vit sous le seuil de pauvreté. »

 

Pasa Akin, le président de l’Unef à Angers, va même plus loin : « Cette prime vient subventionner la précarité étudiante. Elle vient récompenser le travail salarié des étudiants, qui est une obligation et non un choix de vie, comme un "mérite", alors que c’est la première cause de leur échec scolaire. 

Reportages"Prim'o job" : la réaction de Pasa Akin, président de l'Unef à Angers

La solution : "relever le niveau des bourses"

 

« La bonne solution, ce serait de permettre à tous les étudiants de pouvoir se consacrer entièrement à leurs études, en relevant le niveau des bourses, qui est aujourd’hui trop bas pour pouvoir vivre décemment et s’émanciper du travail salarié », conclut-il.

 

Plutôt que de verser une prime aux étudiants qui travaillent, l’Unef Angers estime que la Région pourrait augmenter le montant des bourses qu’elle verse aux élèves des formations sanitaires et sociales. Pour les autres étudiants, c’est l’Etat qui a la main sur le montant des bourses, dont les deux syndicats réclament une révision.

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