Les eurodéputés vont faire leur rentrée au Parlement européen à Strasbourg le 14 septembre prochain. Au coeur des discussions : le budget à négocier pour les sept années à venir et le plan de relance de 750 milliards d'euros, annoncé le 21 juillet par le Conseil européen.
Le Parlement a salué ce plan de relance mais déplore les coupes sur le budget traditionnel. Pour Frédérique Berrod, professeure de droit de l'Union européenne à Sciences Po Strasbourg, chacun est dans son rôle : "il est logique que le parlement défendant l'intérêt des citoyens soit plus large en termes budgétaire que le conseil européen qui rassemble les Etats". Le Parlement essaye donc difficilement de faire entendre sa voix.
Le Parlement est également insatisfait de la façon dont sera distribué l'argent aux Etats. Sur les 750 milliards d'euros, 360 vont être accordés aux Etats sous forme de prêts. Le reste sera versé sous forme de subvention. Cela constituera une dette mutualisée pour l'Europe, remboursée à l'aide de nouvelles taxes. Le Parlement aurait aimé une plus grande part des subventions et plus d'informations sur leur mise en place. Anne Sander, eurodéputée du groupe PPE est inquiète : "les gouvernements qui demandent l'argent du plan de relance devront établir un plan national, approuvé par la Commission européenne. Où est la place du Parlement dans ce processus ?", s'interroge l'eurodéputée.
Celle-ci a toujours suscité le débat : la politique agricole commune (PAC), le plus gros poste de dépense de l'Union européenne. Son budget s'appliquera jusqu'en 2023. Mais certains eurodéputés, comme l'écologiste Claude Gruffat veulent la réformer. "On souhaite réviser la PAC pour aller vers un autre système avec beaucoup moins d'aides au volume et à la surface. L'ancienne PAC ne répond pas à la réalité des besoins des territoires" qui sont désormais environnementaux.
Anne Sander regrette, elle, qu'on ne reconnaisse pas que "les agriculteurs ont fait beaucoup d'efforts et qu'ils favorisent la biodiversité". "Au niveau européen on devrait montrer l'exemple et soutenir ce monde agricole dans sa transition", estime-t-elle.
Faut-il conserver le siège strasbourgeois qui accueille 12 sessions plénières par an ? La question agite à nouveau les débats alors que les eurodéputés reviennent pour la première fois en Alsace depuis le début de l'épidémie. Certains députés ont peur de venir en France au vu du Covid-19 tandis que d'autres estiment que l'emplacement du Parlement a une portée très symbolique.
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