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Emmanuel Macron a annoncé dimanche que les crèches, écoles et collèges rouvriront en France à partir du 22 juin : soit 10 jours avant le début des vacances d'été. Depuis trois mois, la vie des élèves, des enseignants et des parents d'élèves aura été profondément bouleversée. Le confinement aura-t-il des conséquences sur notre système scolaire ? Faudra-t-il repenser les méthodes d'apprentissage ? La rentrée des classes juste avant les vacances ne sera-t-elle pas un peu chahutée ?
"Ce qui aura lieu lundi c'est pas l'école", selon Véronique Decker, enseignante tout juste retraitée. "Ce ne sera pas la reprise de l'école telle qu'on la connaît habituellement, corrige Benoît Skouratko. "Ce n'est pas idéal, c'est complexe, on est vraiment dans une incertitude et c'est compliqué à piloter", reconnaît l'enseignant de lycée, qui voit malgré tout dans cette rentrée une façon de "renouer avec un rythme, avec la relation à l'autre" et de "rentrer dans une démarche qui peut être intéressante de reprise de contact et de réadaptation".
"Les enseignants, et en particulier les directeurs d'école, sont dans un état de fatigue tout à fait inquiétant." Comme le souligne Véronique Decker, les équipes avaient aménagé les locaux pour que les élèves puissent observer une distanciation sociale : "Ayant appris hier que lundi il faudrait accueillir tout le monde, il va falloir tout remettre en place..." Benoît Skouratko admet que "c'est effectivement très fatigant pour les chefs d'établissement et pour les enseignants". Mais il souligne que la période a été difficile également "pour les parents" qui ont dû travailler et accompagner le travail des enfants.
Cette reprise est "aménagée en fonction d'un principe de réalité", explique Benoît Skouratko, "il y a des choses qui seront possibles, d'autres non". Certains établissements vont pouvoir accueillir plus d'élèves, ce ne sera pas possible pour d'autres.
Que pourra-t-on apprendre en 10 jours ? L'ancienne enseignante rappelle que "pour remettre en route une classe il faut plus d'une semaine". Et cette rentrée a beau être "obligatoire", comme l'a dit Emmanuel Macron, "certains élèves vont revenir, d'autres non", selon Véronique Decker, "certains auront travaillé d'autres non". On imagine que ce n'est pas durant cette période que l'apprentissage sera le plus intense. Reste qu'il est "important", considère Véronique Decker, "que tout le monde comprenne qu'une période est close, tout le monde espère que l'épisode Covid est en train de se clore".
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