Après l'arrêt du chantier de dépollution sur le site Marcel-Paul , responsable d'émanations ayant provoqué des vertiges et des maux de tête chez des élèves et des riverains, la mairie de La Rochelle et la préfecture ont organisé une réunion publique pour rassurer les habitants. L'entreprise Speed Rehab, responsable du chantier, a notamment indiqué qu'une citerne contenant du goudron liquide serait à l'origine des émanations.
C'est un chantier qui fait du bruit. Depuis les révélations sur des symptômes entraînés par les émanations du chantier de dépollution du site Marcel-Paul, ex-Enedis, les réactions politiques, scolaires et associatives se succédaient. Entraînant même la fermeture le 12 novembre des classes au lycée Fénélon, proche du chantier, puis l'interruption pure et simple des travaux par la préfecture le 16 novembre.
Jeudi 21 novembre, la préfecture de Charente-Maritime et la mairie ont organisé une réunion publique pour répondre aux questions des habitants et des journalistes. Se voulant rassurant, le secrétaire général de la préfecture Emmanuel Cayron a fait savoir que des mesures étaient prises depuis le 13 novembre et que les niveaux d'émissions étaient revenus à la normale, c'est-à-dire au niveau atteint avant le début du chantier en août 2024. Il a également indiqué que toutes les données relevées étaient mises en ligne par la préfecture.
Présente pour la mairie, Catherine Leonidas, première adjointe au maire, a assuré de son côté que les élus et les services de la Ville étaient mobilisés depuis les premiers signalements. L'élue a identifié trois objectifs pour la mairie : s'assurer que le site n'émette plus aucune pollution, connaître les impacts et les mesures des potentielles nuisances sur les élèves et les riverains et enfin ne permette la reprise du chantier que lorsque tous les acteurs seront sûrs qu'il n'y a plus aucun risque.
Représentant Speed Rehab, l'exploitant du chantier, Pierre Leménager a évoqué l'origine des émanations. Il s'agirait d'une citerne de dix mètres de diamètre pour sept mètres de profondeur, contenant des "goudrons liquides" et des "produits visqueux associés". Speed Rehab "avait connaissance" de cette citerne, mais pas de ses contenants, assure Pierre Leménager, qui souligne qu'elle avait été prise en charge durant les vacances scolaires pour ne pas faire courir de risques aux élèves, et ce, en concertation avec le lycée Fénelon.
Pierre Leménager a également insisté à plusieurs reprises sur le protocole suivi sur le chantier pour éviter les risques liés aux travaux. Il a ainsi souligné l'existence de balise mesurant les émanations pour mettre en place d'éventuelles mesures d'atténuation si les seuils d'alerte existants étaient atteints. Ces mêmes balises qui montrent selon Pierre Leménager que les seuils n'avaient pas été dépassés lors du chantier.
Directeur de la délégation départementale de l'Agence régionale de Santé (ARS), Laurent Flament a souligné que de nombreux cas avaient été relevés et étaient suivis pour des symptômes issus des émanations. Il se veut toutefois catégorique : aucun d'entre eux n'affichait de "syndrome aigu grave" nécessitant une prise en charge urgente et une hospitalisation. Des analyses de l'air sont toujours menées dans le secteur, notamment avec l'association agréée ATMO pour la Ville.
Quid d'une réouverture du chantier, alors que le gros des travaux est terminé ? Pour l'instant, rien n'est prévu, explique Emmanuel Cayron, alors que la préfecture et la mairie collabore désormais sur ce dossier avec l'ARS, la Direction des services départementaux de l'éducation nationale, la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement ou encore avec le centre antipoison. Le secrétaire général a affirmé que la santé des populations était la "priorité", pas la reprise des travaux.
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