Pour Nayla Tabbara, ce prix spécial du jury du Prix Jacques Hamel revêt une une symbolique très spéciale, celle de "la solidarité spirituelle. Oeuvrer les uns pour les autres et avec l’autre dans nos religions, pour faire face à l’extrémisme".
Nayla Tabbara raconte qu’elle a le sentiment d’avoir été "acheminée vers le dialogue entre les religions. Durant son parcours elle a bénéficié d’une bourse pour étudier pendant six mois à Rome, et elle raconte avoir été touchée en assistant aux messes : "on pouvait être unis dans un élan de prière même si ce n’est pas dans les mêmes paroles". "J’ai été enrichie par le cheminement de mes camarades chrétiens, et par la réflexion qui a été faite dans le monde chrétien concernant l’interprétation des textes sacrés" raconte Nayla Tabbara. Et elle ajoute : "le problème avec la Vérité c’est quand on la considère comme un ballon, qui peut être soit avec moi soit avec vous ; alors que la Vérité est au-delà de nous. Elle est Dieu, nous tendons vers elle".
Il y a beaucoup de courants dans l’islam : traditionnel, libéral, souffi, politique, avec aussi le salafisme. Le mariage de certaines mouvances a conduit au djihadisme. Pour Nayla Tabbara le djihadisme, "c’est une maladie du siècle, du manque de sens, avec un sentiment de victimisation très fort qui change notre manière de voir le monde". "Il faudrait qu’on essaye de comprendre comment traiter cette réalité".
Par rapport au voile dans l’islam, Nayla Tabbara affirme qu' "il ne faut pas concevoir le voile comme un problème, c’est un symbole, lié au discours colonial du début du XXème siècle". Nayla Tabbara a un problème surtout avec "l’interprétation patriarcale de la religion, qui fait que le voile est vue comme une obligation de prime importance dans la religion alors qu’elle ne l’est pas".
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