Alors Père Matthieu, je crois que vous vouliez nous parler d’un sujet très grave et très actuel…
Oui parfaitement ! je voulais vous parler de Bourvil, de Marie Paul et du père Ludovic Frère.
Alors Bourvil je connais… Marie-Paul, j’en ai rencontré des sympathiques… si je me souviens bien le père Ludovic frère est le recteur du sanctuaire Notre Dame du Laus…vous jouez aux devinettes mais là je sèche quel est donc votre sujet du jour ?
Eh bien mon sujet du jour est un sujet grave et très actuel : la tendresse.
La tendresse ? Ah oui… j’avais vu que le père Ludovic frère avait publié un petit livre intitulé « la tendresse de Dieu » mais quel est le rapport avec Bourvil… et qui donc est Marie-Paul ?
Marie-Paul est une vieille demoiselle qui faisait partie de la paroisse où j’ai été ordonné diacre et où j’ai servi ma première année de prêtrise. Elle approchait alors des 80 ans, elle était fille unique, un peu isolée et elle avait une tendresse particulière pour les jeunes prêtres. Quand elle m’a demandé si j’acceptais d’être son « petit fils de cœur » et qu’elle soit ma grand-mère de cœur, un peu désarçonné, j’ai d’abord cherché à garder une distance respectable avec cette vieille dame que je trouvais un peu trop affective.
Et quel est le rapport avec Bourvil ?
Eh bien c’est au cours de la fête des 80 ans de Marie Paul que j’ai découvert la chanson de Bourvil « la tendresse ». vous avez peut être entendu la superbe reprise que Valentin Vander en a fait pendant le 1er confinement… En tout cas ce jour là un autre prêtre, ami de longue date de Marie Paul en a fait son cadeau d’anniversaire et m’a donné envie de l’apprendre par cœur…car j’ai été frappé par la force de cette chanson qui nous rappelle que nous les êtres humains nous avons besoin de tendresse… plus que de richesse ou de célébrité. Que la tendresse est encore plus importante que le travail…et aussi qu’elle peut nous soutenir dans l’épreuve et nous donner la force de nous relever.
En vous écoutant, je me dis que c’est quand même compliqué la tendresse en ce moment : gestes barrière, plus d’embrassades… est-ce qu’il n’y aurait pas une crise de la tendresse dans la crise que nous traversons ?
Bien sûr qu’il y a plus que jamais besoin de tendresse ! ce que j’ai aimé le magnifique petit livre du Père Ludovic Frère « la tendresse de Dieu », c’est d’abord qu’il nous montre que la tendresse ce n’est pas du bonus dans notre vie. Comme un dessert sucré à la fin d’un repas consistant mais que la tendresse est essentielle pour nous qui sommes des êtres de relation qui avons besoin de donner, de recevoir et de partager. Et pour le moment complexe où nous sommes je retiens de l’enseignement du Père Ludovic que la tendresse est un art et que nous sommes donc appelés à être des artistes de la tendresse. Comme il l’écrit très justement la tendresse est créative elle invente en permanence de nouvelle manière de se dire parfois autrement que par le touché et les embrassades, il est des manières d’écouter, de parler, de regarder ou de rendre service qui apporte cette tendresse qui nous rend plus humains et plus vivants.
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