La Turquie est à deux doigts d’organiser un référendum visant à rétablir la peine de mort. C’est ce qui ressort des dernières déclarations du président turc, Recep Tayyip Erdogan. Ce dernier a indiqué qu’il était prêt à rétablir de manière limitée la peine de mort, s’il obtenait un consensus entre les différents partis politiques turcs.
Dans la foulée, la droite nationaliste du pays a indiqué qu’elle voterait très largement cette mesure, ce qui dans les faits apporte le nombre de voix nécessaires pour organiser un référendum. Des annonces qui font beaucoup de bruit au sein de l’opinion publique turque, mais aussi dans la communauté internationale.
Cela fait en effet depuis le 15 juillet, date du putsch manqué contre les autorités au pouvoir, que l’idée d’un rétablissement de la peine de mort en Turquie refait surface. C’est le président Erdogan lui-même qui avait évoqué cette idée, précisant que le gouvernement en discuterait avec l’opposition, en vue de prendre une décision sur la question.
Sur ce sujet, Erdogan veut se présenter comme à l’écoute de son peuple. "Si le peuple veut la peine de mort, les partis suivront sa volonté ». Pour certains observateurs, le président turc souhaite en réalité régler ses comptes. « L’Occident dit ceci, l’Occident dit cela. Excusez-moi, mais ce qui compte, ce n’est pas ce que dit l’Occident, c’est ce que dit mon peuple" précise-t-il.
Une réponse directe aux menaces de Jean-Claude Juncker. Le président de la Commission européenne a en effet indiqué que la réintroduction de la peine de mort en Turquie, même sous sa forme "limitée", mettrait fin à tout processus d’intégration dans l’Union européenne. "Un pays qui dispose dans son arsenal législatif de la peine de mort n’a pas sa place au sein de l’Union européenne" a notamment déclaré le technocrate européen.
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