Dans le diocèse de Nevers la messe chrismale va être reportée à la fin du mois de juin, au moment où l’on célèbre habituellement les ordinations. Mais d’ordination il n’y en aura toujours pas cette année, la dernière dans notre diocèse remonte à 2009. Pendant ce temps, comme beaucoup de diocèses, nous faisons appel à un certain nombre de prêtres étrangers, venus surtout de pays africains mais aussi de l’Inde. Le visage de notre presbyterium a considérablement changé en quelques années, alors même que la population du département n’a guère évolué, sinon par une diminution démographique et un vieillissement. Ce qui a changé c’est aussi le ministère des prêtres, avec une vaste réorganisation des structures paroissiales et une grande participation des laïcs à tous les niveaux.
Mais la présence importante de prêtres étrangers dans nos diocèses ruraux, qui avaient l’habitude d’un clergé issu du terroir et épousant la culture locale, bouscule aussi la manière d’envisager la mission. Des prêtres connus de tous, et connaissant tout le monde, ont laissé place à des prêtres de passage ayant à couvrir de grands territoires. Il y a aussi une rencontre entre des cultures bien différentes, avec des prêtres originaires d’Églises jeunes et en croissance, venant à la rencontre d’une Église multiséculaire et vieillissante.
L’Église en France a elle-même beaucoup évolué dans son rapport à la société. Après des siècles de christianisation de la Gaule puis de la France, où le catholicisme a façonné de façon profonde la culture de notre pays, quoi qu’en disent certains révisionnistes de notre histoire nationale, nous voyons que l’Église se situe dorénavant comme un acteur parmi d’autres de la vie sociale, et sans influence sur la vie culturelle ni politique. La venue de prêtres missionnaires nous bouscule, par la rencontre entre des approches très différentes de la mission de l’Église. Nous allons entreprendre dans notre diocèse, à la rentrée de septembre, une réflexion approfondie sur les enjeux de ce nouveau visage du presbyterium et la nouvelle configuration de nos paroisses, en nous mettant à l’écoute de ce que Jésus veut faire aujourd’hui avec son Église dans la Nièvre. Dans le prolongement de la Pentecôte, il s’agit encore de s’ouvrir à l’Esprit saint qui ne cesse de faire toutes choses nouvelles.
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