JavaScript is required

La véritable guérison n’est pas forcément être en bonne santé

RCF,  - Modifié le 30 juin 2020
Quand on est atteint d’une lourde maladie, le risque c’est qu’elle envahisse tout. Comment faire pour que notre vie ne se résume pas à notre état de malade, qu’elle soit une vraie vie?
podcast image par défaut

"La guérison, j’en ai rêvé, j’ai pleuré parce qu’elle ne venait pas. Je comptais mes années de maladie…" Laurence Martin qui prononce ces mots est schizophrène. Elle a 39 ans. Elle décrit les souffrances terribles par lesquelles elle est passée dans les moments de crise. "La schizophrénie réduit tout en miette, le monde, les autres, soi-même…" Elle est aujourd’hui stabilisée et tient un blog pour mettre un peu de vérité sur cette maladie psychique et sur les personnes qui en sont atteintes. Elles souffrent de tant de préjugés, alors qu’elles attendent avant tout d’être considérées comme des personnes à part entière, qui ne se résument pas à cette maladie. "Quand j’étais en crise, dit-elle, j’espérais une parole, une main tendue, que quelqu’un voie ma souffrance."

Elle n’espère plus la guérison, et, dit-elle, "je vais bien mieux depuis que je ne compte plus sur elle… À force de vouloir atteindre la guérison, on ne fait que penser à la maladie." C’est ainsi qu’elle a repris peu à peu pouvoir sur sa vie en apprenant à vivre avec sa maladie, ses hauts et ses bas, ses forces et ses faiblesses. "J’ai appris à être en paix avec moi-même, à ne pas prendre chaque bas comme un échec, à ne pas m’en vouloir parce que je vais mal, à ne pas me détester parce que je passe une journée au lit… Et étonnamment c’est comme ça que la maladie devient plus discrète, quand on l’accepte." Un lent travail de consentement.

À lire Laurence, on pressent qu’elle est peut-être là, sa véritable guérison. Ce n’est plus d’espérer être en bonne santé, au sens où il n’y aurait plus de symptômes pénibles - elle traverse encore et toujours des épisodes douloureux - mais c’est accueillir chaque jour tel qu’il est donné, comme étant "la vie" tout simplement. Un peu comme la petite Thérèse, qui avait découvert dans sa fragilité qu’il ne fallait pas pratiquer des vertus héroïques, mais juste acquérir l’humilité.

Il est peut-être là notre chemin de vie à tous, que nous soyons ou non marqués par une maladie ou un handicap. Accueillir notre vulnérabilité, apprendre à faire confiance, à nous appuyer sur les autres, et surtout sur Jésus qui seul peut porter notre fardeau. Nous avons tous en mémoire la réponse du Christ à saint Paul qui demande par trois fois d’être guéri d’une maladie qui gêne son ministère: "Ma grâce te suffit."

 

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.

RCF
toujours dans
ma poche !
Téléchargez l'app RCF
Google PlayApp Store
logo RCFv2.14.0 (21796db) - ©2024 RCF Radio. Tous droits réservés. Images non libres de droits.