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L'ABBE BERNARD VAN VYNCKT: "Aung San Su Kyi"

RCF Namur,  - Modifié le 22 mars 2021
Emission spéciale RCF Sud BelgiqueL'ABBE BERNARD VAN VYNCKT: "Aung San Su Kyi"
La première ministre Birmane, prix Nobel de la paix, subit les affres de l'armée de son pays. Pourtant, ses écrits interpellent, pour le moins.

Voici la traduction:
Aung San Su Kyi

   "Une fois encore, ils provoquent la margaille !"

   Peu ont parlé de ce qui vient d'arriver à Aung San Su Kyi, parce que chez nous, tous nous ne sommes préoccupés que par les conséquences du coronavirus. Est-ce que nos gouvernements vont être plus souples avec les règles sanitaires ? Depuis une semaine, une foule de gens signe une pétition pour que les églises s'ouvrent plus largement à des rassemblements de plus de 15 personnes. Il en va de même pour les revendications des restaurateurs ou des cafetiers, des responsables de salle de théâtre ou de musique. Et je ne parle pas des métiers qui n'ont pas encore pu reprendre. Mais bernique ! Notre premier ministre, Alexander De Croo, n'ai laissé que peu d'espoir : "Ce ne sera pas pour le 1er mars, encore moins pour le 1er avril ; peut-être pour le 1er mai ? Cela, parce que lors des congés, et avec la météo printanière de ces dernières semaines, combien ont dépasser les règles en vigueur ? À chaque fois, le virus repart de plus belle. 

   Le 1er février, Aung San Su Kyi, la première ministre de Birmanie que l'on appelle aujourd'hui le Myanmar, a été mise en prison par une junte militaire. Pourtant, elle venait de gagner les élections, pour la seconde fois de suite.
   Depuis, ce coup d'Etat, de nombreux birmans - ils étaient des millions la semaine dernière - descendent dans les rues des grandes villes. Parmi eux, surtout des jeunes. Ils manifestent leur désapprobation, pour cette injustice.
   Aung San Su Kyi, pour celui qui ne le saurait pas, n'est pas n'importe qui. Cette femme est née en 1945, dans la capitale de son pays : Rangoun. Elle a fait ses études supérieures en Angleterre et aux Etats-Unis, où, par après, elle a œuvré à l'Onu, à New York. En 1988, elle rentre au pays pour s'occuper de sa vieille maman, malade. La même année, elle fonde un nouveau parti politique, qui, de suite,  gagne les élections nationales.  Quelques mois plus tard, les militaires, déjà eux, l'arrêtent à Rangoun et l'assignent à résidence, sans autorisation de sortie. Trois ans après ce premier coup d'Etat, en 1991, elle reçoit le prix Nobel de la paix. Ce n'est pas rien comme reconnaissance ! 
   En ce pays, de tous temps, les militaires surveillent de près les politiques, a fortiori ceux et celles qui ne pensent pas comme eux. Ils se croient toujours les maîtres du pays. Et même le roi, considéré là comme un demi-dieu, n'est qu'un potiche. Comme diraient les jeunes de nos jours : c'est un "chef à rien !" 
   Récemment, bien des politiques, de par le monde, demandaient qu'on lui retire ce prix Nobel, car ils estimaient, qu'en tant que première ministre, elle n'avait pas assez défendu les minorités birmanes, à commencer par les Rohingyas. Ils sont celle la plus nombreuse et la plus connue. Il y a aussi les Rakhines, les Môns, les Karens, les Shans, èt tant d'autres, toutes méprisées par les militaires. Voyez combien grand est leur pouvoir ! Et que le roi ou le parlement n'ont tout juste rien à dire, ce, depuis des années. De partout, pourtant, des critiques s'élèvent, à commencer par les puissants de la planète. Mais rien ne change ! 

   Je voudrais vous partager quelques citations d'elle, pour vous faire comprendre qu'elle mérite bien son prix Nobel, qui est la plus grande distinction pour un homme ou une femme politique. Tout ce qu'elle écrit parle de ne pas avoir peur :
- "La seule vraie prison, c'est d'avoir peur... et la vraie liberté est de se libérer de la peur".
-  Il ne faut pas avoir de vous battre, même pour une personne à défendre."
- "Je vous prie de laisser de côté toute forme de violence. La plus belle œuvre à réaliser, c'est d'essayer de réaliser ses rêves, dans le respect et sans violence."
   Ces propos ne lui suscitent pas que des amis. Bien au contraire ! Mais n'est-ce pas juste et vrai tout ce qu'elle dit ? N'ont-ils pas raison, elle et Nelson Mandela, qui lui aussi a été mis en prison des années, parce qu'il défendait la justice et la liberté, lors de l'Apartheid, en Afrique du Sud, quand ils disent "qu'un homme qui fait en sorte qu'un autre homme n'est pas libre, parce qu'il ne l'apprécie pas, est le pire des dictateurs" ? Pour eux, "être libre, c'est d'abord envoyer, le plus loin possible, toutes les chaînes qui nous retiennent prisonniers. Oui, ! Je ne suis libre, que le jour où je rends tous les autres vraiment libres... Tous ceux qui sont enchaînés et qui ressentent le mépris des autres. Tous ceux que l'on ne considère pas comme de vrais hommes. "  

   Un beau message, qui nous avons à défendre, nous aussi, si nous souhaitons semer un peu de justice autour de nous.

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