Ce que je vais vous raconter s'est passé ainsi, il y a tout juste un an.
"L'année où je songe à prendre ma pension, voilà que l'évêché me demande de prendre une plus grosse cinse (ferme)." Ainsi parlait mon ami André (Ferard), le jour où il avait été demandé pour devenir doyen de Gembloux.
Au mois de juin 2020, il en fut de même pour moi. Et si vous ne le savez pas, j'avais déjà près de 63 ans. Je ne vous préciserai pas quel jour, car vous seriez bien obligé de m'adresser une belle carte, avec un tout beau message d'anniversaire.
J'étais déjà doyen de Marche, et il m'a donc été demandé de devenir en même temps celui de Barvaux-sur-Ourthe, autrement dit de reprendre toute la commune de Durbuy. Déjà que les mauvaises langues se laissaient aller à affirmer que je ne suis jamais chez moi, mais toujours sur les chemins et dans les champs (selon le dicton wallon). Ils vont même jusqu'à certifier que je suis comme le Standard, meilleur en déplacement qu'à domicile. Mais depuis belle lurette, je fais le lourd !
Pourtant, quand il vous faut faire jusqu'à 35.000 kilomètres par an, pour aller de Marche-en-Famenne à Durbuy, de Somme-Leuze à Nassogne, tout en passant par Hotton, je ne suis pas étonné qu'il y ait bien de plus de kilomètres au compteur de ma petite auto que je ne pouvais l'imaginer. En plus, sans avoir un euro supplémentaire sur la fiche de paie, à la fin du mois. Il y a d'ailleurs quelque chose qui n'est pas juste : plus tu es un responsable (comme doyen principal) et moins tu gagnes d'argent. Mais tu rembourses tes contributions, autant que les autres. Va t'en comprendre un rien à ces affaires-là. Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond en ce bas monde !
Ne pensez pourtant pas que je suis en train de me plaindre, car je réside en une des plus belles régions de Belgique. D'ailleurs, les flamands l'ont bien compris, eux qui achètent tout ce qu'il y a à vendre dans la vallée de l'Ourthe.
Est-ce parce que je parle le néerlandais, qu’ils ont pensé à moi, à la grande maison du 1 de la rue de l'évêché à Namur, afin de reprendre ce que désormais on appelle "Couckeland" : la ville de Marc Coucke ? Avec tous ces millions - que dis-je, ses milliards - il ne s'est pas contenté de racheter le club de football d'Anderlecht. Il a aussi repris un des plus grands restaurants de Wallonie : le Sanglier des Ardennes. Il ne s'est d'ailleurs pas contenté d'un restaurant, ce fut également Ourthe Aventure, que les hollandais avaient bâti. Et puis, j'ai une immense chance. Il ne me faut plus faire que quelques kilomètres pour me retrouver à Rome. Mais ne pensez pas que, tout d'un coup, j'ambitionne la place du pape François ! Ne souhaitez pas le malheur à un autre, voyons ! Rome est un petit hameau du côté de Barvaux-sur-Ourthe. C'est là que Marc Coucke, encore lui, a réalisé un village de vacances, avec toutes sortes d'attractions. Et il apparaît que ce ne sera pas le seul. Quand je vous disais qu'on parle de Durbuy comme Couckeland.
Mes amis, quand vous avez du temps, n'ayez crainte de venir en Famenne. A Durbuy, il y a là non seulement des villages de vacances, mais aussi Weris et ses dolmens, ou Tohogne et sa belle église romane. Il y a de belles plages le long de l'Ourthe que ce soit à Hotton ou à Somme-Leuze. De nombreux châteaux, tous plus beaux les uns que les autres. Il y a le vieux Marche, où l'on cueille son bonheur en traversant les ruelles, admirant son patrimoine rénové. Dans une prochaine chronique, je parlerai plus longuement de Waha, de son église romane de 1050, de ses œuvres du Maître de Waha ou ses vitraux de Jean-Michel Folon. Sans omettre Nassogne, sa collégiale, ses paysages et ses forêts remarquables. Prenez du plaisir à découvrir toutes ces beautés. Je vous l'affirme, vous ne serez pas déçus. Quand je certifiais que la Famenne était un des plus beaux coins de Wallonie. Et je ne suis pas payé pour vous faire de la publicité. Pas un rond !
Comme nous sommes non loin de Rochefort, empressez-vous de goûter une bière d'abbaye. Mais, vous le savez bien, en terre luxembourgeoise, ce ne peut être qu'un unique breuvage. Ne pas prendre un (une ?) Orval serait un crime : certainement, plus criminel qu'un diable dans le bénitier ! Ou alors une St Monon, pour donner raison à mon ami Pierrot Lazard qui affirmait : 'Plus tu en bois, moins tu es comme un autre !". Mais là, c'est une toute autre affaire !
J'arrête là, car je suis attendu au café d'à côté ! Il paraît donc que le ministre a bien autorisé à les ré-ouvrir. Ouf ! Je commençais vraiment à attraper une grande soif !
Jusqu'à la semaine prochaine. Je penserai bien fort à vous tous, en buvant une bonne... Curieux que vous êtes ! On n'a pourtant que le bien qu'on se fait, n'est ce pas !
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