L'Abbé van Vynckt, dans son billet du lundi a retrouvé "la litanie du nauji", et notre Theo Mertens Officiel a même mis ça en musique! :D Un chouette moment à découvrir...
⺠Et comme d'habitude, ci-dessous la traduction en français:
Mes amis,
Nous y sommes. Tout doucement, nous allons pouvoir retrouver de la famille, retourner aux magasins ou repartir travailler. Mais tout çà, pas comme avant, car il nous faudra toujours rester à une mètre et demi de l'autre, ne pas se serrer les mains, même celles d'un ami, et nous les laver à chaque fois que nous ferons quelque chose. Cette fois-ci, en plus, il nous faudra porter un masque. Vous voyez l'affaire ! Moi, dire une messe avec un masque ! Déjà que les gens reprochent facilement qu'elles ne nous comprennent pas, nous, les curés. Entre nous, je crois vraiment qu'ils n'osent reconnaître qu'ils sont un rien sourd. Allez ! Çà va déjà mieux et il était temps pour bien des personnes !
Le mois de mai est le mois de Marie, vous le savez bien ! Et à l'école primaire, tous les ans, on nous faisait faire des poésies sur le joli mois de mai. Pour en parler, dans mes vieux papiers, j'ai retrouvé un texte de Jean Servais, un écrivain namurois, qui a mis un Magnificat en wallon.
Gloire au Seigneur qui a fait trembler mon cœur de joie !
Magnificat parce que la tendresse de ses yeux a caressé la misère de sa fille. Parce que saint est son nom et sa pitié toujours plus sensible pour les petits.
Magnificat parce que ses bras ont fait baisser la tête des orgueilleux et faire s'agenouiller les hypocrites et les bluffeurs. Magnificat parce que c'est le bonheur qu'il apporte aux serviteurs (petits ouvriers) et aux quémandeurs. Parce qu'il a réduit à néant les riches (mwins plin.ne di caurs) et les malversations des manipulateurs.
Magnificat parce que, Sauveur, il nous a épargné des mauvaises heures d'hier. Parce que, Seigneur, il est l'espoir de bonheur pour demain, sur terre et au ciel.
Dans le temps, à l'église, on lisait des litanies : une litanie à Marie ou à saint Joseph. Je n'en ai pas retrouvé. Mais ce que j'ai retrouvé, c'est une litanie d'un fatigué... Vous voyez ce que je veux dire, de quelqu'un qui n'est pas vaillant, pas très spitant. Et il paraît que ce texte correspond bien aux namurois. Mais ce ne sont que les mauvaises langues qui disent cela.
la litanie du fatigué, je vais vous la lire; Et il me faut signaler que notre ami Théo - vous le connaissez puisqu'il travaille à RCF Sud Belgique - lui, a mis ce morceau-ci en musique. Nous l'entendrons après ce billet.
Texte de Victor Binot
Je suis venu au monde à Piconette.
J'étais la joie de mes parents
J'avais un petit nez pointu
et étais bien bâti, malgré tout.
Quand maman venait me faire une risette
et qu'elle voulait s'occuper de moi
pour me rafraîchir ou me donner le sein
Je m'endormais,... déjà fatigué.
A vingt ans, j'ai fait mon service militaire.
Je n'ai jamais autant couru
Par tous les temps, à l'exercice,
j'étais vidé, je n'en pouvais plus.
Je tirai toujours la tête
qu'à la visite médicale, le docteur m'a dit :
"Il faut te réformer, Tu n'es qu'un fainéant".
Il ne voyait pas que j'étais... fatigué.
Heureusement, cela ne durera plus longtemps
Bien vite, je serai à la pension.
Au parc, j'aurai ma chaise,
et je retrouverai mes vieux amis,
qui jouent toujours, comme c'est la mode,
au piquet, au couyon, ou au ramis.
Mais ne me prenez pas pour un autre,
moi, je piquerai un somme, peur d'être fatigué.
Un jour, je serai au bout de la vie
on m'étendra dans un cercueil.
Il ne faudra pas qu'on se tracasse
moi, être bien couché, c'est ce qui me va le mieux.
Quand vous me verrez entre quatre planches,
vous resterez, peut-être sans voix.
Mais vous penserez : "Voyez comme on change !
Il ne se plaint plus qu'il est... fatigué."
Un spot wallon nous dit : "Le bon Dieu n'est pas encore mort", pour dire que n'est pas encore fini ce qui se passe. Bien sûr que non ! Le virus n'est pas encore mort. Alors, même si nous pouvons reprendre certaines habitudes, ne faisons pas de bêtises. Oui, il nous faut continuer à faire fort attention.
Prenez bien soin de vous, et des autres ! Et à la semaine prochaine !
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