L'abbé Tartu condamné : l'Église reconnaît ses victimes à Tours

L’abbé Bernard Tartu du diocèse de Tours et âgé aujourd’hui de 89 ans est condamné par le tribunal pénal de l'Église catholique pour  “abus sexuels sur mineurs”. Il est condamné aux peines suivantes : interdiction perpétuelle de la célébration publique de tout acte liturgique et de tout sacrement et sacramental à l’exception de célébrer la messe seul en privé ; interdiction perpétuelle d’exercer tout ministère d’accompagnement spirituel de personnes mineurs ; l’assignation à domicile dans un lieu désigné par l’ordinaire du clerc (l'Archevêque de Tours).

RECONNAISSANCE ET RÉPARATION

“Viols” ont redit les victimes. Un premier acte vers la réparation, une reconnaissance pour elles, qui sont huit aujourd’hui à s’être manifestées. Bernard Tartu  est toujours dans le déni, malheureusement, comme l’a précisé Monseigneur Vincent Jordy.  “Il ne peut désormais officiellement exercer aucune mission et aucun sacrement”. Mais il n’est pas révoqué.

“On espère toujours le maximum quand on a été victime de ce genre d'agression.” a déclaré Jean-Louis, l’une des victimes de l’abbé Tartu. “Néanmoins, il y a un jugement qui a été quand même assez sévère. Aimer qu'il soit renvoyé, c'est toujours le même problème. C'est un homme de 89 ans. Est-ce qu'il y a une place pour le pardon ? Certains diront que oui. Moi, j'ai tendance à dire que c'est compliqué pour beaucoup d'entre nous. Après, le renvoi, ce que disait l'archevêque est vrai, c'est qu'il va se retrouver, s'il était renvoyé, dans la rue pour y faire quoi ? quoi pour éventuellement récidiver. On n'est jamais sûr de rien. Et c'est pas non plus l'idée. Alors, le fait qu'il soit maintenu à résidence sous le contrôle de son autorité de tutelle, c'est-à-dire l'archevêque, fait qu'on a quand même peu de chances qu'il y ait une récidive. Et ça, c'est peut-être la bonne nouvelle par rapport au fait qu'il n'y ait pas une condamnation plus lourde.” Bernard Tartu loge dans  une maison de retraite de religieux en dehors de la Touraine. 

RESTAURATION

Dans cet engagement collectif du diocèse de Tours, de Voix Libérées, l’INIRR et Victimes 37, des actions restauratives se mettent en place dont la messe mémorielle  le troisième dimanche de Carême à la cathédrale de Tours. En projet,  la pose d’une plaque commémorative à la basilique Saint-Martin de Tours.

Le collectif espère qu’à partir de cette condamnation d’autres victimes oseront prendre la parole. En rappel, il existe dans chaque diocèse une cellule d’écoute. En Touraine, un guide diocésain Pour une Église sûre Diocèse de Tours a été édité. Un document pour que “dans notre Église chacun et chacune trouve sa place, soient à sa place et soient respectés dans son intégrité et sa personne”.