Le lac d’Issarlès, situé en Ardèche, intéresse les archéologues pour plusieurs raisons. Pour percer ces mystères, un carottage vient de débuter. Il va durer plusieurs semaines.
Il s’agit d’un des lacs emblématiques aux portes de la Haute-Loire, le lac d’Issarlès. Depuis le 29 mai, une opération scientifique est en cours. Il s’agit d’un carottage du lac. Pour faire simple, il consiste à « récupérer des sédiments au fond de l’eau », explique Jean-Paul Raynal, archéologue et chercheur associé au CNRS.
La manœuvre est assez technique. Pour cela, les chercheurs utilisent « une station de carottage flottante via une barge composée de plusieurs éléments », indique Jean-Paul Raynal. Ensuite, un carottier descend au fond de l’eau, récupère des sédiments, « un peu comme un marteau-piqueur », et ainsi de suite.
L’idée reste de creuser le plus profondément possible, « 30 mètres, peut-être plus », explique Jean-Paul Raynal. Une manière également de connaître avec précision la profondeur du lac d’Issarlès. Grâce aux sédiments, les scientifiques veulent aussi pouvoir dater la création du lac, qui demeure toujours inconnue.
Le but de la démarche reste de « trouver un endroit où sont conservées les archives de l’évolution de l’environnement de l’homme fossile », indique le chercheur. En clair, être en mesure de définir les conditions de vie et l’environnement de l’homme autour du lac d’Issarlès et de la montagne ardéchoise il y a plusieurs millions d’années. Comment ? Grâce « à la couleur, la taille ou encore la composition des sédiments », explique Emmanuel Chapron, professeur à l’Université de Toulouse et spécialiste des sédiments.
Ces différents paramètres permettent de « préciser l’évolution de la végétation, par exemple », poursuit le chercheur. Sans oublier d’essayer de comprendre « comment l’Homme a fait face aux crises », complète Jean-Paul Raynal. Le travail s’annonce encore très long. Le carottage doit durer jusqu’à la mi-juin, et l’étude des sédiments prendra plusieurs années.
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