Le gouvernement chinois continue aujourd’hui de réprimer toute forme de mémoire autour de ces évènements tragiques. L’association "Action des chrétiens pour l’abolition de la torture" (ACAT), organise une commémoration lundi 4 juin, à Paris. L’occasion de sensibiliser sur la situation des droits de l’homme, toujours très problématique, en Chine.
"Entre le 3 et le 4 juin, l’armée ouvre le feu sur la place Tien An Men, faisant plusieurs milliers de morts et de blessés. Les statistiques ne sont pas connues avec certitude, compte tenu de la censure qui entoure l’évènement, mais des télégrammes britanniques déclassifiés récemment font état de 10 000 morts. Ces télégrammes ont ensuite été rectifiés entre 2 000 à 3 000 morts. Ce sont des estimations car le gouvernement maintient une véritable chape de plomb sur cet évènement en ce qui concerne ces révoltes pacifiques, menées par des étudiants et des ouvriers. L’existence du massacre est toujours niée et censurée sur le Net chinois, ce qui fait que les jeunes Chinois ne connaissent pas forcément ce massacre" explique Jade Dussart, responsable Asie pour l’ACAT.
"Concrètement, les activistes chinois qui veulent commémorer cet évènement sont assignés à résidence ou arrêtés quelques jours. Sous haute surveillance policière dans tous les cas. Les rassemblements publics sont interdits. Jusqu’à peu, les familles n’avaient même pas le droit de se recueillir sur la tombe de leurs proches" ajoute Jade Dussart.
"Nous avons décidé de commémorer Tien An Men pour tous ceux qui ne peuvent pas le faire en Chine continentale, en nous associant à un artiste dissident chinois en exil, afin de célébrer le symbole de la résistance pacifique à la barbarie. En 2016, cet artiste avait investi les rues d’Adélaïde, en Australie. Nous reprenons cette action à 11h, sur l’esplanade du Trocadéro à Paris. Cela nous paraissait être un moyen particulièrement pertinent pour interpeller les gens qui ne sont pas forcément au fait des évènements de Tien An Men" conclut Jade Dussart.
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