Lundi soir, l’ambassadeur de Russie en Turquie, Andreï Karlov, prononçait une allocution lors de l’inauguration d’une exposition d’art contemporain dans la capitale turque. C’est à ce moment là qu’un membre des services de sécurité l’a abattu de plusieurs balles. L’homme, qui a été abattu après une fusillade avec les forces spéciales turques, a affirmé agir pour venger le drame de la ville d’Alep.
Dans une vidéo qui circule sur Internet, on peut voir le tueur, en costume sombre, crier "Allah Akbar", avant de déclare "n’oubliez pas la Syrie, n’oubliez pas Alep", précisant enfin que "tous ceux qui prennent part à cette tyrannie rendront des comptes, un par un". L’homme a été identifié comme étant Mevlüt Mert Altintas, un policier de 22 ans.
L’attentat n’a pas encore été revendiqué. Mais certains médias turcs affirment déjà qu’il pourrait s’agir d’une opération montée par la mouvance dirigée par le prédicateur Fethullah Gülen, principal rival du président Recep Tayyip Erdogan, qui le désigne notamment comme le commanditaire du putsch raté de juillet dernier.
"Ni les Russes, ni les Turcs ne veulent que cet assassinat ait des conséquences graves sur leurs intérêts fondamentaux qui sont de tout faire pour essayer d’améliorer leur situation dans cette région totalement chaotique. Poutine parle de provocation mais la seule obsession des Turcs, ce sont les Kurdes. Les Turcs sont aujourd’hui fragilisés et plus enclins à suivre la politique russe" analyse Simon Kruk, spécialiste du Proche et Moyen-Orient, au sujet d’éventuelles tensions entre les deux puissances, après un tel attentat.
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