L’apprentissage, fer de lance de la région Nouvelle Aquitaine, était au programme de l'assemblée plénière lundi 11 octobre. Il était question de présenter le bilan 2020 et de signer la convention de partenariat 2021 avec France compétences, l’instance qui gère les formations professionnelles...
L’occasion aussi de remettre les pendules à l’heure car si l’apprentissage se porte bien, à qui le doit-on ? L’État ou la région ? La question a été débattue...
L’État se félicite du nombre grandissant d’apprentis, alors que la Région Nouvelle-Aquitaine réclame une légitime reconnaissance en la matière... En témoignaient les quelques prises de bec entre la majorité et l’opposition lors de la séance plénière de ce lundi 11 octobre à Bordeaux.
La région est bonne élève en matière d’apprentissage - 45 000 apprentis en Nouvelle Aquitaine - chacun s’en félicite, d’autant plus que la région a toujours favorisé ce mode éducatif.
"Dans cette région, l'apprentissage était choyée," atteste Jean-Louis Nembrini, vice-président en charge de l’éducation.
"Aujourd'hui, quand le gouvernement, notamment en Nouvelle-Aquitaine, nous dit "voyez comme notre réforme a été positive puisque le nombre d'apprentis augmente", d'accord, mais si cela augmente, c'est que les conditions de travail bâties par la Région, étaient exceptionnelles."
C’est donc à la région que revient le mérite de ces bons résultats, car avant le transfert de compétences de l’apprentissage des Régions à l’Etat, c’est bien la Région qui a investi. Pas du tout, rétorque le centriste Fabien Robert, qui défend l’action de l’État.
"Il y a une réalité très simple, c'est qu' il y a à peu près deux fois plus d'apprentis en France depuis 2014, parce que l'Etat a mis le paquet. Le dispositif "un jeune, une solution", tout le monde s'accorde à reconnaitre que ça marche."
L'élu centriste reconnait néanmoins les efforts de la Région.
"En Nouvelle-Aquitaine, s'il y a plus d'apprentis, c'est grace à l'action conjointe de l'Etat et de la Région. Pourquoi expliquer sans cesse que tout ce que fait l'Etat est mauvais ?"
En dehors de ces querelles, l’inquiétude vient aussi du déficit de France Compétences, un déficit qui, terme, pourrait pénaliser l’apprentissage, a souligné la majorité.
Mais même si déficit il y a, "jamais l’état ne laissera tomber les apprentis", a précisé Fabien Robert. "Vous n’en savez rien", rétorque le président Alain Rousset dans l'hémicycle, "vous ne connaissez pas."
Bref, chacun campe sur ses positions. Reste à noter dans le bilan que même si la Région ne gère plus les CFA, elles a tout de même crée l’an dernier un label régional de l’apprentissage visant à valoriser et soutenir les organismes de formations qui s’engagent à mettre en œuvre des pratiques innovantes et qualitatives. 94 centres de formations d'apprentis ont été labellisés en 2020.
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