De près ou de loin, le grand débat national aura mobilisé près de deux millions de Français. "C’est la marque qu’à côté de la démocratie représentative, sociale, il y a aussi besoin d’une démocratie participative. La CFDT a organisé ses propres initiatives qui ont fonctionné. Maintenant la question est de savoir ce que l’on fait de ces paroles, et de ces propositions" explique Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, le premier syndicat de France.
"Je crois depuis longtemps que les Français ont envie de s’exprimer sur les choix qui les concernent. Il y a un besoin de reconnaissance. Et cette reconnaissance passe par l’écoute, par le fait de pouvoir exprimer son point de vue, sa situation, ses idées. C’est une bonne chose. Mais maintenant, il va falloir en faire quelque chose" ajoute Laurent Berger.
Pour le syndicaliste, "il y a un problème démocratique. C’est la défiance dans les institutions. C’est la difficulté d’être pris en compte, d’être entendu. Pour que la démocratie fonctionne bien, il faut une légitimité pleine et entière par le vote. C’est le rôle des politiques. Et leur légitimité existe. Mais s’ils considèrent qu’entre deux votes, la démocratie n’a plus à s’exercer, cela ne marche pas".
Concernant la mobilisation des étudiants sur le climat, Laurent Berger leur exprime "beaucoup de respect et son soutien". "Je me réjouis à chaque fois que la jeunesse participe à défendre une cause qui est juste. Cette cause, c’est le devenir de l’humanité. Je préfère cela à des mouvements qui parlent de tel article, de telle loi, qui auront beaucoup moins d’impact sur leur vie que le réchauffement climatique" lance encore le patron de la CFDT.
"La question écologique intègre toute les dimensions de la vie des travailleurs. Elle a un impact sur leur travail. Un certain nombre de modèles de production vont bouger, un certain nombre d’activités vont évoluer, les façons de vivre et de travailler vont être bouleversées. Et on a le choix à ce que ce soit en positif ou en négatif. La transition écologique peut être juste, ou brutale. Il faut s’y préparer, et aujourd’hui on s’y prépare très mal" estime Laurent Berger.
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