"Je ne céderai pas, je ne me rendrai pas, je ne me retirerai pas". Ce sont les mots que François Fillon a prononcés mercredi à Paris, lors d'une intervention en direct de son QG de campagne.
François Fillon lance un ultime pari
"François Fillon s’adresse prioritairement à un électorat qui lui est déjà acquis. Un électorat de droite, et à ceux qui éventuellement pourraient se rallier à lui. Ce qui au final ne fait pas beaucoup de monde. On le voit bien dans les intentions de vote" explique le politologue Laurent Bouvet. Ce dernier ajoute que François Fillon a lancé un "ultime pari en ne se retirant pas. Il fonce dans le tas. Il risque le tout pour le tout".
François Fillon veut opposer la souveraineté du peuple, en appelant à une grande manifestation de soutien, contre les juges, qu’il n’a pas manqué d’esquinter. "C’est toujours risqué de taper sur les juges quand on a affaire à la justice. Mais s’il réussit son coup, il peut être élu président de la République. Il peut arriver au second tour. Il peut battre Marine Le Pen. Là, il aura gagné son pari. La probabilité est réduite, mais c’est possible" analyse encore Laurent Bouvet.
Ce qui pose problème, pour Laurent Bouvet, c’est que François Fillon s’en prend aux juges alors qu’il aspire à devenir le garant de l’institution judiciaire, en tant que président de la République. Ce qui semble assez contradictoire, aux yeux du politologue.
Cela dit, sa décision de se maintenir ne fait pas que des heureux, dans son propre camp. L’UDI suspend son soutien. Bruno Le Maire a démissionné. Le directeur de campagne et les deux directeurs adjoints ont également jeté leur tablier. "Le risque s’accroît. Il y a des désistements dans sa campagne. Plus on va aller vers la date de dépôt des candidatures, plus cela devient difficile pour le camp de la droite républicaine, de trouver un candidat alternatif" conclut Laurent Bouvet.
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