Le baromètre annuel publié par le Secours populaire révèle que le sentiment de pauvreté s’est aggravé et que de nombreux Français se privent sur l’alimentaire et la santé, pour s’en sortir.
Dans son rapport annuel sur la pauvreté, développé avec l’IPSOS, le Secours populaire révèle que la situation de nombreux français s’est dégradée face à l’inflation. Le sentiment de pauvreté s’est accentué: 60% des Français estiment que leur pouvoir d’achat a baissé et 18% disent vivre à découvert.
Ces Français en viennent donc à se priver de certaines choses pour rester à flot, notamment sur l'alimentation et sur les dépenses de santé. Selon ce rapport, près de la moitié des sondés avouent ne plus manger trois repas par jour, et 15% disent même se priver d’un repas régulièrement.
“ Le cercle inflationniste pousse les gens vers les banques alimentaires et les distributions”, note Jean Stellittano, secrétaire national du Secours populaire. “ Nous avons entre 20 et 40% de personnes en plus dans nos structures, sur tout le territoire.” Le secrétaire national constate surtout l’arrivée d’un nouveau public vers l’aide alimentaire. “ On y voit des seniors avec des petites pensions, des étudiants, des couples de salariés même… des gens qui d’habitude s’en sortent, mais qui n’y arrivent plus avec la hausse des prix”, se désole Jean Stellittano.
Nous devenons un supermarché des pauvres et il faut que ça s’arrête
Avec cette affluence, les associations comme le Secours populaire ont du mal à répondre à toutes les demandes. “ On a moins de temps pour parler avec les gens et les accueillir correctement. Et on est obligé d’arbitrer sur les quantités et de donner moins à chacun.”
“Nous devenons un supermarché des pauvres et il faut que ça s’arrête, on ne peut pas supplanter l'État. Il faut absolument qu’on donne les moyens aux Français de vivre dignement de leur travail ”, conclut le secrétaire général, qui appelle le Président de la République à recevoir les associations pour évoquer ces sujets.
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