Avec la crise sanitaire, le tourisme et le commerce fluvial ont connu un coup d'arrêt. À présent, tout repart à la hausse, avec en plus un attrait certain des Français pour le « slow tourism ». Ça tombe bien. Aujourd'hui, entre retour à la normale et craintes météorologiques, on fait le bilan de la saison 2021 de Voies Navigables de France avec Jean-Laurent Kistler, chef du service développement à la direction territoriale de Strasbourg.
RCF Alsace: Est-ce que vous pouvez nous dresser un peu un bilan du tourisme sur le bassin rhénan, est-ce qu’il y a une reprise depuis la fin relative de la crise sanitaire?
Jean-Laurent Kistler: Le bilan de l'activité 2021 est marqué par une reprise de l'activité du tourisme fluvial sur le territoire du bassin rhénan. Les résultats sont globalement à la hausse, sans toutefois atteindre les niveaux d'activité de la période 2019, donc avant le Covid-19. On a une année 2021 qui a été tout de même marquée aussi par un début de saison touristique décalé puisqu'elle n'a repris qu'au mois de mai pour la plaisance de façon globale, alors qu’habituellement la saison touristique commence dès début avril et un démarrage au mois de juillet pour les activités de croisières de bateaux en paquebots fluviaux et en paquebots fluos sur le Rhin. Donc malgré cela, effectivement, une reprise et une augmentation globale des trafics de plaisance. Si on regarde un peu par secteur, les bateaux de croisière sur le Rhin, ce sont 1.400 paquebots fluviaux avec plus de 170 .000 passagers qui ont emprunté le Rhin supérieur en 2021, avec une augmentation donc de 33% des passages à l'écluse de Gambsheim, qui sont les plus grandes écluses fluviales de France, au nord de Strasbourg. Sur l'activité bateaux de promenade, qui se concentre principalement sur l’Ill à Strasbourg, plus 15% d'activité avec 3.000 passages de bateaux à passagers en 2021. Et plus globalement sur les autres secteurs, que ce soit la location de bateaux ou la plaisance privée, des augmentations par exemple sur le canal de la Marne au Rhin: plus 15% des passages au plan incliné de Saint-Louis-Arzviller, et sur les autres voies, une augmentation entre 10 et 15%, selon les secteurs. En 2022, on a eu un démarrage de saison dès le mois d'avril, donc on est quasiment au niveau d'activité de 2019, ce qui est ce qui illustre une tendance globale du slow tourism et du développement du slow tourism et des vacances « Made in France » qui ont émergé pendant la crise sanitaire. Donc les voyants sont plutôt très positifs et encourageants pour la saison touristique qui vient de démarrer.
RCF Alsace: Avec cette reprise c'est plutôt bénéfique pour vous? Parce que j'ai l'impression que, par exemple, vous parliez de Strasbourg, des bateaux de plaisance qui sont disponibles à la location: c'est des choses qui sont relativement récentes et assez plébiscitées?
Jean-Laurent Kistler: Il y a eu un peu une mutation effectivement pendant la crise Covid, avec plus de clientèle française qui ont profité effectivement de cette offre touristique plus locale et dans un cadre nettement plus sécuritaire puisqu'on est effectivement sur un bateau de location en milieu familial, en pleine nature, loin des centres de concentration de touristes. Donc c'est effectivement quelque chose qui a évolué et on retrouve en 2022 un retour de la clientèle étrangère, ce qui nous permet effectivement de retrouver un peu les tendances d'avant crise.
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