En ce temps-là,
Jésus déclara :
« Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger,
qui donne sa vie pour ses brebis.
Le berger mercenaire n’est pas le pasteur,
les brebis ne sont pas à lui :
s’il voit venir le loup,
il abandonne les brebis et s’enfuit ;
le loup s’en empare et les disperse.
Ce berger n’est qu’un mercenaire,
et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui.
Moi, je suis le bon pasteur ;
je connais mes brebis,
et mes brebis me connaissent,
comme le Père me connaît,
et que je connais le Père ;
et je donne ma vie pour mes brebis.
J’ai encore d’autres brebis,
qui ne sont pas de cet enclos :
celles-là aussi, il faut que je les conduise.
Elles écouteront ma voix :
il y aura un seul troupeau
et un seul pasteur.
Voici pourquoi le Père m’aime :
parce que je donne ma vie,
pour la recevoir de nouveau.
Nul ne peut me l’enlever :
je la donne de moi-même.
J’ai le pouvoir de la donner,
j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau :
voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père. »
Source : AELF
Toute cette semaine, nous allons cheminer avec l’évangile de Jean. Dans l’extrait de ce jour, Jésus utilise une image qui pourrait nous paraître bien bucolique, celle du berger et de son troupeau. Cependant, en examinons la narration de Jésus d’un peu plus prêt, cette image regorge de richesses et de profondeur de sens.
Tout d’abord, j’aimerai relever avec vous ce « Moi je suis » dans cette expression de Jésus « Moi je suis le bon berger ». Comme vous l’entendrez demain dans mon commentaire des versets qui précèdent ceux que nous venons d’entendre, nous avons Jésus qui passe au « je » dans son discours, et donc à cet Ego eimi en grec, à un « moi je suis » qui ramène son propos au présent de ses auditeurs et à notre présent. Il se révèle : « Moi, je suis le berger le bon ». Tout d’abord le « je suis » de Jésus nous renvoie au « je suis » de l’Ancien Testament lorsque Dieu révèle son nom à Moïse au buisson ardent.
Et puis, cette figure de berger renvoie également à l’Ancien Testament. Citons la première phrase du psaume 23 où le psalmiste confesse ceci : « Le Seigneur est mon berger ». Et pour le prophète Esaïe, Dieu fait paître son troupeau comme le fait le berger. Et puis nous avons aussi Dieu qui confie à David cette mission de berger. Dieu la confie aussi aux chefs du peuple, mais ces derniers sont infidèles, alors c’est Dieu qui va prendre à nouveau soin du troupeau, c’est ce que nous pouvons lire dans le livre du prophète Ezéchiel. Chez Jean, dans notre passage d’aujourd’hui, comme Dieu son père, Jésus se révèle comme le bon berger.
Jésus va alors opposer au bon berger qu’il est le mercenaire. Le mercenaire n’est pas vraiment un berger et donc les brebis ne lui appartiennent pas. Et quand mercenaire voit venir le loup qui représente le méchant qui s’en prend aux plus faibles, alors il fuit. Quant au bon berger, c’est une véritable relation de connaissance qui s’établit entre lui et ses brebis : le berger connaît ses brebis et ses brebis le connaissent. Jésus fait une analogie avec la connaissance mutuelle qui existe entre le père et le fils. Il s’agit d’une dynamique de communion entre le père et le fils, comme entre Jésus, le berger, et ses brebis.
Jésus vient pour ses brebis, il se dessaisit de sa vie pour ses brebis, et cela le mènera à donner sa vie pour elles, pour nous, non pas sa vie pour une vie, mais sa vie pour la multitude.
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