Il y a quelques jours Malakoff Médéric a publié une étude - que je tiens à saluer - sur la fragilité professionnelle. Cette étude nous apprend que plus d’une personne sur deux se déclare en situation de fragilité professionnelle ou personnelle. Sur ce terreau particulier, se développent de nouvelles pathologies liées à l’épuisement professionnel dont la forme la plus spectaculaire est aujourd’hui le burn-out.
Cette étude vient nous rappeler une évidence qu’on a trop souvent tendance à cacher : oui, nous sommes des êtres fragiles, des êtres sensibles et des êtres faibles. Plus nous célébrons la force et la puissance, plus nous nous rendons fondamentalement mal… heureux. L’obsession de notre temps, ne devrait pas être l’homme augmenté, mais l’homme épanoui. Et toute notre intelligence devrait poursuivre ce but. Cela dit, si chrétien, je vois dans cet état de fragilité - déceptif aux yeux du monde - un état qui structure ma vie, c’est parce que je crois que le bon Dieu m’y rejoint. Alors, oui je suis faible, mais ma force est de me savoir faible…. et aimé.
Cette étude vient confirmer une autre évidence : patrons, dirigeants, managers, notre responsabilité vis-à-vis de nos équipes est considérable. À force de déshumaniser le travail et de tout résumer à des critères de performance, à force de détruire les cadres protecteurs, oui, nombreux sont les hommes et les femmes qui craquent à un moment donné, face à un travail devenu vide de sens, nocif, insupportable.
Ma conviction est que le burn-out est une maladie de la dignité : le sentiment violent que ce monde nous emporte inéluctablement dans une sorte de néant, de vulgarité, contraire à notre dignité. Alors, ne voyant plus l’issue, n’ayant plus - peut-être - la pleine conscience d’être aimé, on lâche prise. On disjoncte. On oublie de se battre. Et je veux avoir ce matin une pensée amicale pour toutes celles et ceux qui se réveillent avec ce poids sur le cœur. C’est certain que nous touchons là une responsabilité de patron.
Cette responsabilité est certes économique et juridique, mais elle est aussi plus belle que cela. Je suis convaincu qu’un jour, le bon Dieu me dira : "Jean-Marie, qu’as-tu fait des frères et sœurs que je t’ai confié tout au long de ta vie professionnelle ? Comment leur as-tu permis de grandir, de s’épanouir, de se réaliser ?" Et c’est là-dessus que le bon Dieu jugera ma vie d’entrepreneur. Mes parts de marché, ma croissance et la taille de ma piscine, il s’en fiche. C’est ça la noblesse de notre vocation d’entrepreneurs et de dirigeants chrétiens : donner à chacun l’occasion par son travail de se réaliser dans le plan du bon Dieu.
Et quand on voit l'étude Malakoff Médéric on voit bien qu’il ne s’agit pas que de mots ! Il y a là une urgence à assumer cette vocation particulière et à y travailler toujours d’avantage pour donner à nos collaborateurs un travail qui participe à leur épanouissement et à leur dignité. Et si vous avez besoin de nourrir votre réflexion avant d’agir en ce sens, prenez ne serait-ce qu’une heure de votre temps cette semaine pour découvrir sur le site des EDC ce que sont l’option préférentielle pour les plus fragiles, les principes de subsidiarité et d’épanouissement intégral : ce sont des trésors qui vous donneront des clefs pour mieux répondre en chrétien à ces questions de dirigeant.
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