Les catéchumènes se qui seront baptisés à Pâques ont reçu l’appel décisif de leur évêque dimanche dernier. Le Carême est la dernière étape de leur préparation aux sacrements de l’initiation, le baptême, la confirmation et la première communion. Décryptage avec Cécile Eon, la responsable du service national pour la catéchèse et le catéchuménat à la Conférence des évêques de France.
Les catéchumènes, ce sont ces hommes et ces femmes qui n’ont pas été baptisés enfant, qui veulent devenir chrétiens. Jeunes ou adultes, l’Eglise catholique les accueille et les accompagnent dans leur discernement jusqu’aux sacrements de l’initiation - le baptême, la confirmation et la première communion - qu’ils recevront à Pâques.
En 2023, près de 5500 catéchumènes ont été baptisés en France. C’est 1000 de plus que l’année d’avant. Les catéchumènes sont de plus en plus nombreux. Dans une société sécularisée cela pourrait sembler paradoxale. Cécile Eon, responsable du service national pour la catéchèse et le catéchuménat à la Conférence des évêques de France explique que les candidats au baptême "sont interpellés par une rencontre avec des chrétiens ou par la visite d’une église."
Il y a aujourd’hui une ouverture à la transcendance, à ce qui nous dépasse infiniment.
La catéchiste observe aussi le besoin de transcendance exprimé par les catéchumènes qui cherchent du sens aux "limites de notre mode de vie actuel qui invitent à se poser des questions." Pour elle "le covid et le confinement ont beaucoup posé beaucoup de questions métaphysiques. Quel est le sens de la vie, quel est le sens de la mort ? Il y a aujourd’hui une ouverture à la transcendance, à ce qui nous dépasse infiniment." Elle pointe aussi les chemins détournés comme des expériences ésotériques que font certains avant d’arriver à la foi chrétienne et de frapper à la porte de l’Eglise catholique parce que dit-elle "l’Homme ne peut pas se satisfaire d’une vie matérielle et terrestre."
D’abord il y a le temps de la conversion, de l’évangélisation. Lorsqu’un candidat vient frapper à la porte d’une église, d’une sacristie, d’un presbytère, il commence un temps du discernement qui peut durer plusieurs mois ou même plusieurs années avant le baptême. C’est un temps d’apprentissage de la vie chrétienne avant l’entrée en catéchuménat lors d’une célébration particulière. "On découvre ce qu’est de vivre en chrétien" explique Cécile Eon, "des rites sont proposés, des bénédictions ou des exorcismes pour se libérer de ce qui entrave le cheminement." Après ce premier parcours, les catéchumènes écrivent à leur évêque pour demander officiellement le baptême.
On découvre ce qu’est de vivre en chrétien. Toute la communauté est là présente, les mots sont forts et renvoient chacun à sa propre conversion.
L’appel décisif des catéchumènes par l’évêque a lieu le premier dimanche de Carême. C’était dimanche dernier. Pendant cette célébration solennelle, les catéchumènes ont été présentés à la communauté chrétienne. Là, ils ont commencé concrètement le rituel liturgique du baptême qui sera marqué les 3eme, 4ème et 5ème dimanches du Carême par les scrutins. Le terme vient du psaume 138 "Scrute mon cœur Seigneur". Cécile Eon décrit : "Concrètement, ces jours-là, pendant la messe après l’homélie, on va faire une prière sur les catéchumènes pour les renforcer dans leur foi, pour guérir ce qui est malade, faible ou mauvais dans la personne, pour affermir ce qui est bien, bon et sain. Toute la communauté est là présente, les mots sont forts et renvoient chacun à sa propre conversion." Pour les catéchumènes c’est le temps dit "de la purification et de l’illumination" avant le baptême, la confirmation et la première communion à Pâques.
Après leur baptême, les néophytes (les catéchumènes devenus chrétiens) vont vivre jusqu’à la Pentecôte le temps de la mystagogie pour approfondir le mystère des sacrements qu’ils ont reçu à Pâques. Ils font ensuite pleinement intégrés à la communauté chrétienne qui doivent s’ouvrir à eux pour qu’ils puissent prendre toute leur place.
Il y a un véritable enjeu pour les néophytes d’être accompagnés dans nos communautés pour qu’ils découvrent leur vocation : devenir missionnaires !
"Après tous ces moments spirituels très forts, il ne faut pas les laisser tomber" dit Cécile Eon "il faut leur donner la main, les accueillir, les inviter. L’initiation n’est pas terminée après le baptême." C’est un moment sensible, et certains sont tentés de laisser tomber faute de "Service après-vente". La catéchiste appelle les communautés paroissiales à prendre le relai "il y a un véritable enjeu pour les néophytes d’être accompagnés dans nos communautés pour qu’ils découvrent leur vocation : devenir missionnaires !"
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