Le Conseil européen se réunit jeudi et vendredi à Bruxelles. Et il n’y a guère de suspense sur le programme de cette réunion. Ce sommet va officiellement avaliser l’accord sur la première phase des négociations du Brexit, conclu la semaine dernière entre Londres et Bruxelles.
Mais, les discussions s'annoncent plus complexes sur le deuxième volet, avant le divorce définitif prévu pour mars 2019. Les dirigeants européens doivent faire sauter demain un premier verrou dans les négociations, en acceptant de négocier une période de transition puis d'ébaucher la future relation commerciale entre l'UE et le Royaume-Uni. Une tâche qui s'annonce très difficile.
L’idée consiste en une transition de deux ans, entre la date officielle du Brexit et son entrée en vigueur réelle. Dans l’intervalle, le Royaume-Uni ne serait plus membre de l’Union européenne mais resterait dans le marché unique et l’union douanière, concernant toutes les réglementations actuelles.
Une telle période donnerait une visibilité de trois ans aux institutions financières, leur laissant ainsi le temps de s’adapter. En attendant, si les dirigeants européens donnent leur feu vert d’ici jeudi ou vendredi, les négociations commerciales pourront alors débuter. Il s’agit de la phase la plus complexe dans la mise en œuvre de ce Brexit. Les discussions à ce sujet devront impérativement être conclues en octobre 2018.
Mais pour l’Union européenne, il y a un problème. Le gouvernement de Theresa May n’a donné jusqu’à présent aucune indication sur le type de partenariat qu’il souhaite nouer après le Brexit. Ce point va donc demander quelques éclaircissements. Ce sommet sera également l’occasion pour les Européens de mettre les points sur les i après les commentaires du ministre britannique du Brexit.
Selon lui, l’accord trouvé in extremis la semaine dernière sur les modalités du divorce entre Bruxelles et Londres n’est qu’une déclaration d’intention, et non un texte juridiquement contraignant. A noter que lors de cette dernière réunion de l'année, les Vingt-Huit vont également aborder la réforme de la Zone euro proposée notamment par Emmanuel Macron, ainsi que la politique migratoire européenne. Mais sur ces deux grands chantiers, aucune décision n'est attendue avant le mois de juin.
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