Le Département de Charente-Maritime a lancé ce mardi 17 décembre l'opération de sauvegarde du Fort Boyard. Après un an d'études, le chantier va démarrer pour doter le fort d'ouvrages destinés à le protéger des assauts de l'océan et permettre son ouverture au public en 2028. Un partenariat avec la Fondation du Patrimoine a également été signé.
D'ici trois ans, le Fort Boyard pourrait offrir un spectacle complètement différent. Victime des assauts incessants de la houle, le Fort a perdu durant ses 158 ans d'existence l'éperon rocheux et le havre d'abordage, qui le protégeaient des vagues. Victime de l'érosion, il affiche dorénavant de nombreuses fissures et aurait pu être détruit sans la décision du Conseil départemental de Charente-Maritime d'inverser la tendance.
"En 2019, un diagnostic a été réalisé sur l'état du Fort", explique Sylvie Marcilly, la présidente du Département, "il a révélé la grande fragilité du fait de la disparition des éléments de protection à l'avant et à l'arrière du Fort". La décision a donc été prise : lancer un grand chantier pour reconstruire ces protections et garantir la sauvegarde du Fort pour les 100 ans à venir. Pourquoi se lancer dans un projet si ambitieux ? "Il n'y a qu'un seul Fort Boyard dans le monde entier", répond Sylvie Marcilly, "et il est chez nous".
Après un an d'études, qui ont permis de déterminer qu'il n'y avait pas d'espèces protégées résidant dans les eaux autour du Fort, le projet a été attribué à l'Entreprise de Travaux Publics de l'Ouest (ETPO). En 2025 débutera officiellement le chantier, avec la construction sur la terre ferme d'un nouvel éperon rocheux et d'un havre d'amarrage. "Les ouvrages sont préfabriqués, donc ils arrivent en flottaison", détaille Yves Stassen, directeur technique du projet pour l'ETPO, "on amène les ouvrages à marée haute, la marée descend [...] et ils viennent s'échouer sur une assise qui a été préalablement préparée".
Un véritable défi technique pour le constructeur, mais également pour l'architecte du projet, Delphine Gramaglia. "On se nourrit beaucoup des études historiques", explique-t-elle, pour "comprendre ce dont souffre l'édifice aujourd'hui". Grâce à ces études, l'architecte spécialisée dans le patrimoine a pu se "faire une idée" pour mettre au point les plans. "C'est le projet d'une vie", sourit Delphine Gramaglia, "le challenge technique est absolument phénoménal et fascinant". Et les plans prennent en compte l'éventualité de "tempêtes centennales", pour "s'adapter aux enjeux d'aujourd'hui, mais également de demain".
Des travaux colossaux, donc, mais qui ont un coût : 44 millions d'euros TTC. Le Département financera le projet à hauteur de 36 millions hors taxes, mais compte sur la générosité du public pour récolter 9 millions d'euros supplémentaires. Un partenariat avec la Fondation du Patrimoine a été signé en ce sens le 17 décembre, ce qui a officiellement lancé la campagne de dons.
"Le Conseil Départemental a voulu s'associer à la Fondation du Patrimoine", explique Alexandre Giuglaris, directeur général de la Fondation, qui met en avant l'expertise de l'organisme dans la collecte de dons, de particuliers comme d'entreprises. Un élément en particulier est cher à la Fondation : l'ouverture du Fort au public, prévue à partir de 2028 et de la fin des travaux. Et Alexandre Giuglaris veut croire à la générosité du public : "les Français sont très attachés à leur patrimoine [...], on ne cesse de voir la générosité progresser ces dernières années".
Pour participer à cet appel aux dons, qui vise un premier pallier à hauteur d'1,4 million d'euros, rendez-vous sur le site internet de la Fondation, qui a ouvert une page dédiée. Il est également possible de participer par SMS, en envoyant "FORT" au 92 892. Chaque SMS représente un don de 10 euros.
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