Il y a tout juste une semaine, Marlène Schiappa, a lancé les états généraux de la laïcité. Pour beaucoup d’observateurs, le timing est étonnant : entre la discussion au parlement de la loi sur les séparatisme et l’annonce de la fin de l’observatoire de la laïcité.
Une actualité qui est l’occasion de se pencher sur un modèle de laïcité français qui n’est en vigueur qu’en Alsace et en Moselle : le concordat qui date de Napoléon. Un système qui admet la pluralité religieuse et dans lequel les clercs sont rémunérés par l'État. À l'époque, le concordat avait déjà pour vocation de séparer les pouvoirs des Églises et de l’État. Ce système est remis en question : une étude de l’Ifop a montré que 52 % des Alsaciens-Mosellans sont favorables à l’abrogation du concordat.
"Ce qui est très intéressant c'est que ce qui pouvait paraître comme quelque chose de décalé et d'obsolète à chaque fois est revenu. En 50 ans, on s'aperçoit que ce concordat est vivant et capable d'évoluer", estime Mgr Luc Ravel, l’archevêque de Strasbourg. "Nous nous apercevons que les Alsaciens et les Mosellans sont attachés à ce concordat car c'est un modèle, une forme de laïcité convenable avec les principes de la République française", poursuit-il.
Pourtant, ce système est souvent critiqué ailleurs en France. Il a notamment été taxé d'inéquité vis-à-vis des diocèses d'autres départements. "Est-ce que le principe d'égalité n'est-il pas bafoué ? Moi je réponds que lorsqu'on constate une inégalité, plutôt que de rabaisser tout le monde, pourquoi ne pas tirer vers le haut ?", interroge l'archevêque de Strasbourg.
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