La crise sanitaire engendrée par l’épidémie de Covid-19 a fait naître certaines tensions, notamment sur l’état de l’hôpital public en France. Frédéric Worms est philosophe, directeur adjoint de l’Ecole normale supérieure et membre du comité consultatif d’éthique. Dans son livre Les maladies chroniques de la démocratie, il tente de trouver des solutions à cette crise.
Alors que la rentrée universitaire est un casse-tête en France, le directeur adjoint de l’Ecole normale supérieure le confirme : elle est bien différente des autres. "On essaye de concilier des impératifs tous nécessaires et contradictoires entre eux. La santé est une priorité et d’un autre côté, on a affiché une priorité de faire l’enseignement en présence. C’est le problème clef de ne pas renoncer à nos exigences et nos principes", explique Frédéric Worms. Observant quelques réticences à porter le masque obligatoire dans la bibliothèque, il a décidé d’ouvrir un espace de débat au sein de l’école.
Dans ce contexte de divergences, la démocratie est indispensable selon le philosophe. "Le confinement a fait ressortir tous les problèmes d’une société. Le but de la démocratie, c’est de permettre l’expression des problèmes", explique Frédéric Worms.
La 5G fait également l’objet d’une forte opposition. "Je pense que les écologistes ont certainement raison, que le progrès technique peut être dangereux mais le critiquer est très grave. Il permet par exemple de soigner des maladies. Il faut concilier le progrès technique et les autres progrès", tempère Frédéric Worms, en dénonçant un certain cynisme dans cette position.
"Le cynisme c’est la généralisation du problème pour le plaisir de se valoriser soi-même. Derrière chaque danger objectif, il y a toujours aussi un danger humain, celui du déni, de la guerre", alerte le philosophe.
Pour garantir les principes de la démocratie, il faut solidifier les institutions et "se saisir des problèmes. Chaque hôpital et école doit trouver ses compromis", assure Frédéric Worms. "Créons des instances de débat public sur la santé publique. Tout est lié", conclut-il.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !