Un avis du Conseil scientifique du gouvernement est attendu aujourd’hui sur la "durée" et "l'étendue" du confinement de la population française face à l'épidémie de coronavirus. Le confinement, une expérience inédite qui n’est pas sans conséquences. Il accroît notamment la charge mentale des parents, qui sont eux-mêmes démunis face aux questions des enfants. Prendre soin les uns des autres un enjeu de santé publique en cette période de confinement.
La parentalité est "fait partie des outils de prévention du Covid-19", selon la chercheuse Catherine Tourette-Turgis. "C'est bien parce que les parents font les trois métiers - à la fois continuer à travailler, s'occuper des enfants et faire l'école à la maison - qu'ils participent" à un effort collectif. La fondatrice de l’Université des patients parle de "surcharge mentale" des parents. Ceux dont les enfants allaient à la cantine doivent, par exemple, prévoir des courses en plus. Plus largement c'est toute une réorganisation du quotidien qu'il faut mettre en place. "Il faut les aider, les accompagner."
Comment expliquer aux enfants une situation aussi incertaine qu'inédite ? Pour Florence Méry, la première chose à faire est d'écouter leurs questions. Et quand on ne sait pas "on réfléchit avec eux". Selon la psychanalyste, il est important de leur dire que "le meilleur médicament c'est d'accepter d'être confiné." Elle souligne aussi la nécessité pour eux d"'observer que nous aussi nous acceptons d'être confinés".
Et les écrans ? Habituellement, les écrans sont "les ennemis des parents". Là où ils ont tendance à isoler les enfants, dans ces conditions ils peuvent au contraire permettre de garder un lien avec ses amis. S'il convient de concerver des "règles" et de poser des "limites", les écrans donnent aux enfants la possibilité d'être en contact avec d'autres personnes que les parents. "C'est très important de garder la possibilité de ne pas s'adresser qu'aux parents, il faut qu'ils aient le temps pour s'adresser à leurs amis."
Une première enquête sur l’état psychique de la population confinée a été menée en Chine au mois de février. Une enquête en ligne dont les résultats ont été publiés début mars dans la revue General Psychiatry. Les résultats laissent entrevoir un stress psychologique modéré ou sévère pour 40% des personnes ayant répondu au questionnaire. Les plus touchés seraient les femmes, les 18-30 ans et les plus de 60 ans.
Pour atténuer ces effets, Catherine Tourette-Turgis, auteure d'un article sur le sujet, encourage la mise en œuvre d'un accompagnement psychosocial pour rendre le confinement plus acceptable, à l’image d’ailleurs de ce qui s’est fait en Chine. "En Chine, ils ont formé des volontaires de l'entraide te de l'accompagnemnt psychosocial." Plus les mesures prises par les autorités pour enrayer l'épidémie se durciront, plus il faudra "prendre soin, rassurer, complimenter, encourager..."
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