Désormais, le confinement concerne la moitié de l'humanité. Temps de ressourcement pour les uns, période difficile pour d'autres : la quarantaine est vécue de façon extrêment différente selon les individus. Au sein de l'Universilté de Lausanne (UNIL), l'Institut lémanique de théologie pratique (ILTP) a mené une enquête* auprès de 6.000 personnes en France et en Belgique, pour tenter de comprendre comment chacun vit cette période.
S'il est trop tôt pour savoir ce que seront nos modes de vie après le confinement, les chercheurs, arrivés aux deux-tiers de l'étude, ont déjà identifié quatre profils type de confinés :
- "Les naufragés" : ceux qui font très peu de sorties hors du domicile ;
- "Les entre-deux" : ils représentent 46% de la population, ce sont des personnes qui se sont mises au télétravail ou qui sont au chômage partiel, pour qui le confinement est perçu comme un moment privilégié pour réorganiser leur vie ;
- "Les essentiels" : il sont "ceux que l'on applaudit à 20 heures", ils vivent un quotidien plus difficile, avec une augmentation de la charge mentale et / ou parce qu'ils sont directement confrontés au risque de contamination ;
- "Les exilés" : sont ceux qui ont pour lieu de confinement un autre endroit que leur lieu de vie habituel, et qui ont une activité professionnelle à l'arrêt ou qui se sont mis au télétravail.
"Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que cette période du confinement est en train de bousculer toutes les logiques sociales qui étaient en vigueur dans notre société." Fanny Parise va même jusqu'à parler de "rite de passage" entre un "monde d'avant" et un "monde d'après", mais dont "on ne connaît pas l'issue".
Dans cet "entre-deux", "de nouvelles lois sont en train d'apparaître". Peu à peu ceux qui vivent confinés "modifient leur quotidien". "Et en modifiant notre quotidien on va avoir un nouveau rapport aux autres." Et une nouvelle "manière de consommer".
* Étude menée en France et en Suisse auprès d'un échantillon de 6.000 personnes représentatif de la population de France et de Suisse, âgée de 18 à 70 ans, établi sur la base de quotas sur les critères suivants : âge, sexe, catégorie socio-professionnelle, région et taille de l'agglomération de résidence ; et sur une étude qualitative en cours, menée auprès d'un échantillon de 60 individus.
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