Aujourd’hui, les jeunes sont les plus durement touchés par la pauvreté : un jeune sur cinq vit toujours en dessous du seuil de pauvreté. Les files d’attente devant les lieux de distributions alimentaires, comme les aides d’urgences déployées par les associations depuis le début de la crise sanitaire, ont montré combien leur situation pouvait être désastreuse.
Aucun jeune ne se satisfait de vivre avec une allocation. “Avec 500 euros, on ne vit pas, on survit” ce sont les paroles de jeunes en précarité ! "Parfois pour le moral on se fait un peu plaisir. On peut se payer un chocolat, un café pour se faire du bien au moral".
Le 12 juillet dernier, le Président de la République semblait avoir pris conscience de cette urgence en annonçant la mise en place d’une "garantie jeunes universelle". Nous avions accueilli cette annonce avec beaucoup d’espoir. Enfin, un droit ouvert allait être ouvert à tous les jeunes en situation de pauvreté qui s’inscrivent dans un parcours d’insertion sociale et professionnelle. Enfin, un accompagnement allait être mis en place pour donner à chacun les moyens de réussir son entrée dans la vie active. Enfin, tous les jeunes allaient pouvoir accéder à un logement et à une complémentaire santé. Enfin, les jeunes en précarité allaient avoir une sécurité leur permettant de se projeter vers l’avenir.
Mais ce projet a finalement été abandonné et c’est un "revenu d’engagement" pour les jeunes qui va être mis en place. Alors que près d’un million de jeunes de moins de 26 ans sont sans emploi ni formation, le contrat d’engagement jeunes ne devrait concerner que 400 000 d’entre eux.
Cette décision marque un progrès par rapport à ce qui existe. Nous saluons la volonté de simplification et de mise en cohérence ; nous saluons l’augmentation du nombre de jeunes concernés par rapport aux dispositifs existants. Nous saluons enfin le souci de toucher les jeunes les plus éloignés de l’insertion ou de la formation, en s’appuyant sur le travail des associations qui sont en relation eux.
Mais le refus d’intégrer de mettre en place un droit accessible à tout jeune sans ressource est le signe d’un préjugé que nous dénonçons. Il est en effet souvent "justifié" par le fait que la solidarité familiale est censée assurer aux jeunes une protection suffisante. Ce serait vrai si les jeunes les plus précaires était issus de familles ayant des ressources financières suffisantes. Mais les jeunes les plus précaires sont le plus souvent issus de familles elles-mêmes précaires. Comment accepter que ces jeunes n’aient pas les mêmes chances que les autres du seul fait de leur naissance ? Est-ce cela l’égalité que proclame notre devise républicaine ?
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