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Écoles ouvertes, colonies de vacances apprenantes, encore école buissonnière ouverte... Voilà quelques uns des dispositifs que le gouvernement présentait le 8 juin dernier, dans le cadre de l'opération "vacances apprenantes". Un plan éducatif et social pour faire de cet été une période de découverte, apprenante et solidaire, pour chaque enfant touché par la crise sanitaire. Sur le papier, cela a de quoi séduire, dans les faits c'est un petit peu plus compliqué à mettre en place. Qu'en pensent les professionnels de l'éducation ?
Dans 15 jours, ce sera le début des grandes vacances, des vacances un peu particulières cette année puisque, on le sait, une quasi majorité de jeunes ne vont plus à l'école depuis près de trois mois.
Les vacances d'été sont habituellement un temps où se creusent et se renforcent les inégalités sociales : que va-t-il en être cette année quand au confinement sanitaire risque de succéder pour certains un confinement social, car trop d'enfants ne partent pas en vacances ? Face à ce défi, et pour préparer la rentrée de septembre 2020, le gouvernement a fait le pari de "vacances apprenantes", en mettant sur la table près de 200 millions d'euros.
"L'idée est de se remobiliser pour proposer des choses aux jeunes pendant cet été, c'est une très bonne chose, estime Marc Vannesson, du think tank Vers le haut, il était nécessaire de se mobiliser pour renforcer les propositions éducatives."
Des vacances "apprenantes", un paradoxe ? Pour Agnès Cerbelaud, "l'idée de vacances" et "l'idée d'apprendre au sens scolaire ne vont pas ensemble". Chez les Scouts et guides de France (SGDF), "on pense que le maximum d'enfants ont besoin de vacances tout court, dans lesquelles ils vont vivre autre chose que pendant l'année". Après une période de confinement et une "reprise sporadique de l'école", ils "ont besoin de souffler". Au sein du Mouvement rural de jeunesse chrétienne (MRJC), on se montre tout aussi sceptique. "Des vacances de forme scolaire ne sont plus des vacances", affirme Jean-Michel Bocquet,
S'il est question de réduire les inégalités entre les élèves, il faudra surtout penser une pédagogie adaptée. Pour Jean-Michel Bocquet en effet, "les enfants en difficulté, qui sont en rupture scolaire, c'est bien parce que l'école ne leur convient pas ou qu'en tout cas ils ont une difficulté avec cette forme d'apprentissage". Il rappelle que "les mouvement d'éducation populaire ou de jeunesse ont inventé des formes d'éducation qui sont singulières". Le MRJC regrette que le gouvernement "nie complètement le fait que les courants ou les associations d'éducation populaire permettent une forme d'éducation qui correspond souvent à des enfants en rupture scolaire".
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