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Le festival « Jazz à la Petite France » met l'accent sur la parité

Un article rédigé par Adrien Beaujean - RCF Alsace, le 21 juin 2022 - Modifié le 5 juillet 2022
Les Trois Questions · RCF AlsaceLe festival « Jazz à la Petite France » met l'accent sur la parité

Juste après la fête nationale française, c’est un feu d’artifice de jazz qui est attendu à Strasbourg: le festival « Jazz à la Petite France » revient les 15, 16 et 17 juillet dans la capitale alsacienne. Une nouvelle édition placée sous le signe de la parité. On en parle avec Séverine Cappiello, programmatrice et directrice artistique du festival.

Séverine Cappiello, programmatrice et directrice du festival - © RCF AlsaceSéverine Cappiello, programmatrice et directrice du festival - © RCF Alsace

RCF Alsace: Qu'est-ce qui fait la singularité de cette nouvelle édition?

 

Séverine Cappiello: Nous aurons la parité parfaite avec quinze hommes et quinze femmes sur le plateau, ce qui est la première fois et c'est relativement rare en France.

 

RCF Alsace: C'est souvent ce qu'on pointe du doigt quand on parle l'industrie musicale. Il y a beaucoup d'hommes, très peu de femmes. Vous, c'était vraiment un cheval de bataille de respecter cette parité?

 

S.C: En tout cas, c'est un défi qu'on s'est lancé. Dès la première édition, on avait réussi à programmer 36% de femmes. Et en fait, j'avais été un peu triste de voir qu'il était difficile pour la première édition de réussir à faire plus. On a passé un an à travailler sur le sujet pour pouvoir justement arriver enfin à une parité, ce qui n'est pas une évidence ni un automatisme. Ça prend du temps et c'est un peu compliqué.

 

RCF Alsace: Le genre du jazz en lui même, est-ce que c'est un genre qui est trop masculin à l'heure actuelle?

 

S.C: On a quatorze des musiciens qui sont des femmes, c'est à peu près les mêmes chiffres que dans le reste des musiques actuelles. Ce sont vraiment les musiques actuelles qui sont trop masculines. Le jazz est décrié par les femmes parce qu'il y a cette mise en scène de la performance masculine avec des valeurs un peu comme ça, de virilité. C'est pour ça qu'on explique qu'en jazz, il y a encore moins de femmes que dans les autres esthétiques.

 

RCF Alsace: Des festivals comme le vôtre qui respectent cette parité, c'est rare. Est-ce que vous êtes un cas particulier ou ça commence un peu à se développer, à se généraliser à l'échelle nationale?

 

S.C: Je pense qu'on est effectivement un cas particulier, voire un cas unique. Il y a quelques festivals de jazz ou de musiques dédiés aux femmes, même si souvent il y a quand même des hommes sur le plateau. Parfois, on peut mettre en valeur des femmes à la direction artistique, mais il y a encore quatre ou cinq hommes sur le plateau, donc on est loin de la parité. Si on se met à compter, donc oui, malheureusement, on reste des cas uniques ou des cas rares. Il y a une prise de conscience, c'est sûr, qui se fait au niveau national. Mais la problématique est tellement structurelle. Les inégalités de genres sont tellement systémiques, la prise de conscience ne suffit pas. Il faut vraiment avoir une volonté pour parvenir à rétablir un peu les équilibres sur le plateau.

 

RCF Alsace: Qu'est-ce qui va faire un peu l'attrait de cette nouvelle édition?

 

S.C: Le vendredi est dédié au jazz instrumental et au jazz un peu plus classique. Le samedi est dédié au croisement entre jazz et musiques actuelles. Et cette année, on a mis le focus sur l'électro jazz ou le jazz électroacoustique. Et le dimanche, plutôt des musiques du monde. Et on clôture avec un groupe qui s'appelle Inui qui vient de Toulouse et qui diffère de la transe électronique vocale alors qu'en fait c'est du jazz au départ, donc ça c'est assez bluffant.

 

RCF Alsace: Est-ce qu'on peut peut-être répéter les dates pour nos auditeurs?

 

S.C: Les 15, 16 et 17 juillet 2022, essentiellement Place Saint-Thomas à Strasbourg. Il y aura également un masterclass avec Julie Campiche Quartet qui joue le samedi soir. C'est une Suisse, c'est un masterclass qui aura lieu à l'Église Saint-Pierre-le-Vieux, et une conférence sur la place des femmes dans l'orchestre.

© 3QA Alsace
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Les Trois Questions · RCF Alsace
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