Chaque année, on estime à 220.000 le nombre de femmes victimes, en France, de violences physiques ou sexuelles. Un chiffre officiel qui pousse aujourd’hui les autorités à réagir, surtout au lendemain de plusieurs faits divers ayant défrayé la chronique. Ces derniers mois, plusieurs femmes sont décédées sous les coups de leur compagnon ou ex-compagnon. La plupart avaient signalé un comportement violent à la police. Sans que rien ne bouge.
C’est pour en finir avec ces situations dramatiques que Marlène Schiappa, secrétaire d’État à l’égalité femme-homme, a convoqué ce Grenelle des violences conjugales. Jusqu’au 25 novembre, vont se tenir à Paris et en région des réunions de travail qui vont associer représentants des services de l’État, associations, acteurs de terrain et familles de victimes.
Mais certaines associations voient dans ce Grenelleune opération communication de la part du gouvernement. 'Toute instance de concertation est importante. On va évidemment s’en saisir. Nous avons élaboré un document de propositions, depuis le mois de mars, lors du Grand Débat National, qui a été ensuite amélioré pour ce Grenelle. Nous allons nous saisir de cette opportunité pour faire évoluer le parcours des femmes' explique Françoise Brié, Directrice de la Fédération nationale Solidarité Femmes.
Plusieurs sujets font néanmoins consensus comme l’apport de moyens supplémentaires pour l’hébergement des victimes, une réforme du fonctionnement de la justice, une meilleure formation des policiers et des gendarmes dans la prise en charge des femmes qui signalent ces violences. Pour Françoise Brié, 'tout est prioritaire. Il faut à la fois prendre des mesures de prévention des violences. Il y a ensuite la question de la protection des victimes, le renforcement des dispositifs spécialisés, les lieux d’accueil et d’écoute, et le renforcement des dispositifs dans chaque institution, sans oublier la répression des auteurs'.
Les violences conjugales ont souvent des incidences sur les enfants, et pour Françoise Brié, il est nécessaire de repenser la coparentalité. 'Les situations de violences conjugales se déroulent aussi après la séparation. Les femmes continuent d’être harcelées par leur agresseur au moment de la remise des enfants, avec ce qui va toucher à leur éducation. On a encore des avancées législatives à obtenir' conclut-elle.
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