Harcèlement sexuel et sexiste, cyber contrôle au sein du couple. Les violences faites aux femmes existent aussi sur le web. C'est pour cette raison que le Haut Conseil à l’égalité entre les hommes et les femmes a décidé d’agir. Selon lui, les auteurs bénéficieraient encore d’une très grande impunité.
Face à ce constat, sa présidente, Danielle Bousquet a remis mercredi 7 février son rapport à Mounir Mahjoubi, secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre en charge du numérique. Le rapport formule 28 recommandations qui sont issues de l’expertise de ses membres.
Un testing a notamment était réalisé auprès de trois plateformes en ligne. Le rapport préconise entre autres: une extension du délit de harcèlement pour condamner les auteurs de "raids" antiféministes, une formation obligatoire des magistrats et des avocats et l'organisation d’une grande campagne nationale pour sensibiliser le grand public à cette question.
Edouard Durand magistrat et co-rapporteur de ce travail revient sur la notion de cyber-contrôle au sein du couple, l'un des points soulevés par le rapport remis aujourd'hui à Mounir Mahjoubi. "Ce que nous appelons cyber contrôle au sein du couple, c’est l’exercice de violences par le conjoint ou ex-conjoint avant ou après la séparation par l’utilisation des nouvelles technologies. Certains professionnels nous ont indiqué que leurs patientes ou clientes étaient suivies par leur mari ou leur ex-mari. Il avait connaissance des rendez-vous chez la femme victime de violences chez son avocat ou chez sa psychologue. Ainsi, nous avons pu découvrir les mécanismes de contrôle au sein du couple. Ces violences ne sont pas virtuelles. Il s’agit de violences réelles suives d’un impact traumatique réel" explique le magistrat.
Pour ce dernier, "il faut encore former les professionnels, qu’il s’agisse des forces de sécurité, qu’il s’agisse des juristes, pour à la fois savoir repérer ces violences, en mesurer la gravité et y mettre un terme. Les gigantesques potentiels des nouvelles technologies appellent aussi une prise de responsabilité de la part de l’ensemble des acteurs de ce secteur. Les hébergeurs, les diffuseurs, doivent se doter des moyens pour réparer au plus vite les agressions qui sont commises. Les compétences et les moyens sont immenses".
Pour rappel, 73 % des femmes disent avoir été victimes de cyber-harcèlement.
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