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Le gouvernement veut développer l'économie sociale et solidaire

Un article rédigé par Pauline de Torsiac - RCF,  - Modifié le 22 janvier 2018
Valoriser, encourager, et développer les projets d’économie sociale et solidaire.Telle est l’ambition affichée aujourd'hui par le gouvernement.

L'exécutif a présenté en fin de semaine dernière une série de mesures visant à favoriser des entreprises et associations à vocation sociale. L’économie sociale et solidaire est un secteur qui emploie aujourd'hui 2,3 millions de salariés en France.  L'ESS, en version abrégée, représente ainsi 10% du Produit Intérieur Brut (PIB).

Un secteur reconnu d'utilité publique

Dans ce secteur, on trouve à la fois des entreprises, des associations, des coopératives investies par exemple dans la lutte contre le chômage, l’illettrisme, ou encore le décrochage scolaire. Le secteur de l'économie sociale et solidaire oeuvre également dans le développement de l’autonomie des personnes âgées ou handicapées ou bien encore dans la protection de l’environnement.

C’est un secteur reconnu d’utilité publique, qui favorise le bien commun et l’intérêt général. C’est pour cette raison que le gouvernement entend soutenir l'économie sociale et solidaire en France, en lui dédiant un label intitulé "french impact". C'est ce qu'explique Christophe Itier, haut-commissaire à l’Economie sociale et solidaire et à l’innovation sociale.

Cette "French impact" sera donc la nouvelle bannière de l'économie sociale et solidaire, et plus largement de tous les acteurs de l'innovation sociale. Le gouvernement entend mobiliser un milliard d'euros sur cinq ans en fonds publics et privés. Il est d’ailleurs en discussion avec des investisseurs pour créer un fonds d'amorçage national d'ici la fin du premier semestre. 
 

Plusieurs structures d'accompagnement

Sébastien Darrigrand est le secrétaire général de l’UDES, l’union des employeurs de l’économie sociale et solidaire, cette organisation fédère 80 % des employeurs de l’économie sociale et solidaire. S’il se réjouit du lancement de la "French Impact", il est plus réservé sur son financement.

Si certains comme Sébastien Darrigrand émettent des réserves sur la façon dont l’Etat compte financer la "French Impact", d’autres y voient au contraire une volonté de l’Etat d’investir sur un secteur porteur d’avenir. C’est le cas de Bruno Humbert. Il a cofondé La Ruche il y a 10 ans, un incubateur et une communauté dédiés à l'entrepreneuriat social.

La Ruche, partie prenante du projet, compte bien faire partie des structures d’accompagnement de projets labellisés "French Impact". Un appel à candidatures sera lancé en ce sens début mars. En attendant, un appel à projets est d’ores et déjà lancé pour dénicher 10 à 15 entreprises pionnières de l’économie sociale et solidaire.
 

Vers un assouplissement des normes ?

Ces entreprises constitueront la vitrine de la "French Impact" et bénéficieront d'un accompagnement spécifique pour se développer. Elles pourront par exemple discuter avec des "hackers publics". Comprenez par là, des fonctionnaires dans les ministères ou sur les territoires qui seront habilités au cas par cas à assouplir certaines normes qui sont un frein au développement.

La Fédération Envie, un réseau national de 50 entreprises d'insertion par l'activité économique qui s’est lancé il y a trois ans dans la rénovation du matériel médical pour qu’il soit réutilisé, espère bien être sélectionnée et ainsi bénéficier de l’assouplissement des normes pour développer son projet "Envie autonomie". 

Cet accélérateur sera testé dans une dizaine de territoires-pilotes à partir du mois de mai avant une généralisation du dispositif en 2019. Une plateforme digitale sera mise en place dès février pour animer cette communauté. Et des fonctionnaires dans chaque ministère et en régions auront pour mission de simplifier les démarches administratives et financières des innovateurs sociaux.

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