Dans un courrier intitulé "ICI, l'envers du décor", la CGT du CHRU-Brest pointe une dégradation de la prise en charge des patients avec l'ouverture du tout nouvel Institut de cancérologie et d'imagerie (ICI) inauguré la semaine dernière. Car cela créé de nouveaux besoins notamment d'effectifs de manipulateurs radio, un métier déjà en tension.
Dans un courrier publié, ce lundi, la CGT du CHRU de Brest-Carhaix revient sur l'inauguration du pôle d''excellence flambant neuf : l'ICI, ou institut de cancérologie et d'imagerie, aboutissement d'un projet imaginé il y a près de dix ans. La CGT pointe une différence criante entre, d'un côté, un "plateau technique haut de gamme" pour l'imagerie moléculaire, avec des machines ultra-perfectionnées et coûteuses. Et d'un autre, une salle de scanner vide, et le fonctionnement d'un IRM à mi-temps "faute de manipulateurs en électroradiologie médicale (MERM) suffisants". Et c'est justement un point de tension entre la direction et le syndicat.
"Ce n'est pas que la situation se dégrade mais que cela va créer de nouveaux besoins (...). Il y avait déjà un manque de recrutement de manipulateurs, mais avec l'ouverture de l'ICI, ça va créer de l'activité et il en faudrait encore plus", constate Thomas Bourhis, secrétaire général de la CGT du CHRU Brest-Carhaix. Quels sont les obstacles qui empêchent de recruter ? Un problème d'attractivité, de rémunération et de conditions de travail, ainsi qu'un manque de formation, résume Thomas Bourhis.
"Les effectifs sont en forte croissance sur les dix dernières années", répond Quentin Hénaff, directeur des ressources humaines du CHRU de Brest-Carhaix. "En 2017, on comptait 127 équivalents temps plein, et aujourd'hui 162. On a une croissance très forte qui permet d'élargir nos activités", poursuit-il. La direction explique que d'autres projets sont en cours pour recruter d'autres manipulateurs radio.
Et comment attirer les professionnels au sein du CHRU ? C'est justement un problème souligné dans le courrier de la CGT, qui souligne qu'"un véritable plan d'attractivité digne de ce nom pour l'amélioration des conditions de travail ou la rémunération des MERM", n'a jamais été mis en place. "Nous allons poursuivre nos efforts pour, à la fois, accompagner les étudiants en formation et leur proposer des contrats d'allocation d'études, c'est-à-dire des bourses (...) pour les stabiliser dans nos équipes", explique Quentin Hénaff.
Il met également en avant un travail avec les équipes sur leurs conditions de travail et leurs horaires. Une question primordiale insiste de son côté Thomas Bourhis, pour éviter que des professionnels ne quittent l'établissement, faute de conditions d'exercice optimales.
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