Jean-Marc Mormeck, 6 fois champion du Monde de boxe entre 2002 et 2007 était à Lorient samedi 4 février pour le gala du club lorientais. 12 combats amateurs et 2 professionnels se sont déroulés devant ses yeux. L'occasion, pour lui également, de rencontrer les jeunes des quartiers prioritaires de la ville. Mission qu’il occupe depuis plusieurs années à Paris, pour celui qui vient également “des quartiers” comme il le dit lui-même. Rencontre.
- Qu'est ce qui vous a motivé à venir à Lorient?
Déjà l'invitation. Vous savez quand on s'intéresse à vous, qu'on vous propose de venir quelque part, vous regardez. Et puis c'est un petit gala, il y aura plein de jeunes. Ça me rappelle des moments où je faisais des petits galas. J'aime bien cette ambiance, donc je me suis dit pourquoi pas !
- C'est l'occasion aussi de faire passer des messages pour les jeunes dans les quartiers ?
Bien sûr. Moi je viens de là. Je suis un garçon de quartier, j'ai grandi dans les quartiers, c'est grâce aux quartiers que je suis là. Donc forcément, quand j'ai l'occasion, c'est les échanges et de rappeler que le savoir être c’est très important. Que l’on n'a rien sans rien. Qu’il n'y a que le travail qui paye. À un moment donné, il faut aussi savoir frapper aux portes avec le bon discours et de la politesse.
- Vous êtes à Lorient pour suivre plusieurs combats, vous avez vu tellement de combats dans votre vie, qu'est ce que ça vous apporte encore? Il y a toujours du plaisir?
Bien sûr, il y a toujours du plaisir, sinon je ne serais pas venu. C'est un partage d'être là, de voir les gens, de discuter. C'est de voir les boxeurs, l'évolution et se tenir au courant. Et vous pouvez vous dire, qu'un jour, ce garçon sera peut-être le futur champion de demain.
- Jean-Marc Mormeck, l'après carrière, c'est un peu difficile à gérer ou vous l'avez toujours anticipé?
Je pense que j'ai eu un bon comportement. J'ai une bonne carrière donc j'ai eu des propositions. J'étais délégué interministériel à l'égalité des chances des Français d'outre mer. Maintenant, je suis avec Valérie Pécresse. Elle fait appel à moi parce qu'elle sait que j'ai grandi dans les quartiers, donc fédère, je rassemble. Je pense qu'on peut faire de belles choses, vraiment.
-Vous avez ce palmarès qui impressionne toujours, mais vous n'êtes pas que ça. Le but de sortir un peu de ce palmarès c’est de montrer aussi qui vous êtes?
C'est de me faire confiance. Le faire ensemble permet de vivre ensemble. Moi, je suis ravi et je suis très heureux de cette mission qu'elle m'a confiée. Et parce qu'elle veut bien entreprendre et ça fait plaisir.
- Vous êtes encore vraiment actif dans le milieu de la boxe?
Pas trop, mais je regarde un peu à distance. Il y en a qui viennent me voir, si je peux conseiller, je conseille. Mais je regarde de loin. Moi je préfère aujourd'hui aller dans les quartiers, avec ces jeunes dits ‘’invisibles”. Ces jeunes qui fréquentent uniquement des associations mais qui ne vont pas encore à Pôle emploi ou qui ne vont plus à Pôle emploi, je préfère les ramener à la vie active, afin qu'ils fassent une formation, un stage, un contrat d'apprentissage… Pour moi c'est important.
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