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Le non-recours aux droits sociaux : une dette sociale qui nous oblige
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Le non-recours aux droits sociaux : une dette sociale qui nous oblige

Un article rédigé par Vincent Destival - RCF,  -  Modifié le 27 mai 2021
La chronique du Secours catholique - Caritas France Le non-recours aux droits sociaux : une dette sociale qui nous oblige
Vincent Destival revient sur le revenu de solidarité active ou les allocations familiales dont pourraient bénéficier les personnes et familles qui vivent sans revenu.
DR DR

Je pense à Lucie, qui élève seule son enfant. Lucie est éligible au RSA ; elle peut même prétendre à une majoration de ses droits, en tant que maman d’une enfant. Et pourtant, elle est sans ressources. 

Je pense à Farid. Il survit principalement grâce à la "manche". Voilà ce qu’il nous dit : "Aujourd’hui je ne reçois rien du tout, ni RSA, ni APL""Je fais comment ? Personne me donne des infos, où il faut aller, là, ou là". Il a déménagé en changeant de département ; et depuis 4 mois, il ne perçoit plus rien. 

Et ces deux situations ne sont pas isolées. Qui peut imaginer qu’aujourd’hui, dans notre pays, un tiers des personnes accueillies par le Secours Catholique et éligibles au RSA ne le touchent pas. Alors vous croyez vraiment que les pauvres sont ces chasseurs d’aides sociales qu’on nous décrit si souvent ?

Il faut réagir face à ce qui constitue une plaie dans notre pacte social. Les droits sociaux que nous avons mis en place veulent rendre concret le principe de fraternité de notre devise républicaine. Quelques principes pourraient nous guider pour que l’accès à ces droits devienne une réalité. D’abord la confiance. Oui, les personnes les plus en précarité mérite notre confiance, comme c’est le cas pour chacun d’entre nous. Oui, nous pouvons leur reconnaître un droit à l’erreur. Deuxième principe, la prévention. Il est important de prévenir les ruptures de droits. Les différentes caisses doivent pouvoir se coordonner lorsque la situation des personnes change, pour un déménagement, une rupture familiale… Ensuite, la simplification. Simplifier en rendant le plus automatisé possible l’accès aux principales prestations sociales ; en gérant en même temps les différentes prestations.

Enfin l’accompagnement, en particulier pour tous ceux qui sont en difficulté face à la dématérialisation de toutes les démarches administratives. Oui, nous avons besoin d’une vraie politique publique de lutte contre le non-recours. Nous avons besoin d’agir pour que chacun puisse bénéficier de la protection à laquelle il a droit. Et si le fait d’améliorer l’accès aux droits pour les plus pauvres donnait des idées pour améliorer l’accès aux droits pour tous ?

Pour aller plus loin :

Lire notre rapport : non-recours : une dette sociale qui nous oblige

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Émission La chronique du Secours catholique - Caritas France ©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
La chronique du Secours catholique - Caritas France

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