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Le Panthéon a accueilli ses quatre nouveaux héros

Un article rédigé par Blaise Fayolle - RCF,  - Modifié le 27 mai 2015
Germaine Tillon, Geneviève Anthonioz de Gaulle, Pierre Brossolette et Jean Zay sont entrés au Panthéon. L’hommage de la Nation à ces héros de la Résistance a été rendu par François Hollande.
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"Aujourd’hui la France a rendez-vous avec le meilleur d’elle-même". C'est par ces mots que le chef de l'Etat a accueilli les quatre nouveau héros de la République.

"Combattre l’inacceptable", c’était le crédo de Geneviève de Gaulle-Anthonioz. Nièce du Général, elle rejoint le mouvement résistant du « musée de l’homme » à 20 ans. Arrêtée puis déportée en 1944 à Ravensbrück, elle rentre à la fin de la guerre. Elle consacre ensuite sa vie à d’autres combats, et s’engage dans le mouvement « Aide à toute détresse » qui devient ATD quart-monde et prend la tête de l’association en 1964.

A ses cotés, une de ses amis, Germaine Tillon qui a aussi connu le camp de Ravensbrück. Ethnologue, elle est à l’origine du réseau de résistance du « musée de l’homme ». Déportée pendant trois ans, elle se lie donc d’amitié avec Geneviève de Gaulle-Anthonioz. Elle aussi revient d’Allemagne. Elle consacre ensuite sa vie à la défense de la dignité humaine.

Entre également au Panthéon Pierre Brossolette. Il n’est pas aussi connu que Jean Moulin, pourtant il a joué un rôle similaire. Le journaliste engagé, militant socialiste s’engage dans la Résistance en 1940. Deux ans plus tard, à Londres, il rencontre le général de Gaulle. Sa mission : unifier les forces françaises. La Gestapo l’arrête en Bretagne en 1944. Pierre Brossolette est torturé pendant deux jours à Paris. Pour éviter de parler, il se jette d’une fenêtre du cinquième étage.

Enfin, Jean Zay n’était pas que résistant. Ce fut un ministre de l’éducation important dans l’histoire de France. Député à 27 ans, ministre de l’Education nationale du Front populaire à 31 ans, Jean Zay démocratise l’éducation et la culture. Pendant son mandat, il prolonge la scolarisation jusqu’à 14 ans, interdit le port de signes politiques et religieux à l’école et crée le CNRS et l’ENA. Accusé de désertion par Vichy il est emprisonné en 1940.  Jean Zay est assassiné en 1944, dans l’Allier par des miliciens.

Après l’arrivée sur le parvis des cercueils, François Hollande a donc pris la parole pour un long discours de 40 minutes. Un discours décrit par son entourage comme un des plus importants du quinquennat. Le chef de l’Etat a bien sûr rendu hommage à ces quatre personnalités. Célébrant l’esprit de résistance, c’est au moment d’évoquer Jean Zay que François Hollande a pour la première fois établi le parallèle entre les haines d’alors et celles d’aujourd’hui

Le président a insisté sur les différentes origines des quatre panthéonisés, leurs différentes opinions, les différents parcours ou religions : deux catholiques et deux franc-maçons.
Le président a ensuite dressé des parallèles entre ces figures de résistance et les enjeux actuels. Au sujet de l’éducation, François Hollande a rappelé l’engagement de Jean Zay pour une école laïque, au service de la justice sociale, d’aucuns y verront des références à la réforme du collège défendue actuellement. François Hollande a aussi évoqué les événements de janvier qui ont frappé des innocents, des journalistes, des juifs ou des policiers. Par deux fois, le président a mentionné la date du 11 janvier.

François Hollande a aussi cité l’engagement de Germaine Tillon en faveur de la dignité humaine. Un engagement pour illustrer la souffrance de certaines populations maltraitées dans le monde. Un appel à la solidarité qui vise notamment les populations d’Irak, d’Iran, les chrétiens d’Orient, les victimes de Boko Haram ou encore les migrants de Méditerranée.

Pour l’hommage à Pierre Brossolette, le président a salué son audace, son appel à la réforme. Enfin, il s’est appuyé sur la lutte de Geneviève de Gaulle-Anthonioz pour la dignité et de combattre l’indifférence. L’indifférence contre le racisme, l’indifférence aussi contre l’épuisement de notre planète, mention importante à l’approche de la conférence de Paris sur le climat.
Il faut faire des choix, s’est exclamé le président, comme ces quatre résistants l’ont fait. Et François Hollande de conclure : Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle, Germaine Tillon, Jean Zay, prenez place, ici, c’est la vôtre.
Le président est ensuite resté seul un long moment sur les marches du Panthéon face aux quatre cercueils qu’il a ensuite suivis à l’intérieur de l’édifice, accompagné des proches des quatre résistants, au son du chant des partisans.

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