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Le pape François au chevet des minorités du Chili et du Pérou

Un article rédigé par Pauline de Torsiac - RCF,  - Modifié le 28 juin 2021
DécryptageLe pape François au chevet des minorités du Chili et du Pérou
Au programme de ce Décryptage, le voyage du pape en Amérique latine, l'abandon du projet de Notre-Dame-des-Landes, et les Etats généraux de la bioéthique.
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Le pape François en Amétique latine

Après le Chili, le pape est arrivé au Pérou, jeudi soir, deuxième étape de son voyage apostolique. L’un des temps forts de cette visite, c’est notamment la rencontre avec les peuples indigènes de l’Amazonie péruvienne qui vivent dans des conditions difficiles. Pour cela, le pape se rend vendredi à Puerto Maldonado, près de la frontière avec la Bolivie. En toile de fond de ce déplacement, le prochain synode spécial sur l'Amazonie, qui se tiendra en octobre 2019 au Vatican.

Du Sud du Chili, où les Mapuches luttent pour récupérer leurs terres, à l’Amazonie péruvienne, affectée par une intense activité minière illégale, les peuples indigènes sont au cœur du voyage du pape François. Une nouvelle illustration de ce pape aux chevets des minorités, des périphéries, après les Rohingyas.

Le Pérou est un pays  de 31 millions d’habitants à 76 % catholiques. Jean-Paul II s’y était rendu en 1985 et 1988, alors qu’il était plongé dans une lutte sanglante avec la guérilla marxiste du Sentier Lumineux. L’Église péruvienne, comme beaucoup dans les pays voisins, était à l’époque fortement influencée par la théologie de la libération et les traces sont encore perceptibles aujourd’hui.  

Au Chili, le pape François a également rencontré les victimes d’abus sexuels. L’Église chilienne est fragilisée, et fait face à une certaine défiance de la population suite à un scandale de pédophilie. Le pape a écouté les victimes a prié et pleuré avec elles. Compte rendu de ce voyage avec le père Pierre de Charentenay, jésuite, spécialiste de l’Amérique latine.
 

L'abandon du projet de Notre-Dame-des-Landes

C’est la fin d’un débat vieux de cinquante ans. Le gouvernement a rendu son verdict mercredi dernier. Il n’y aura pas d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. C'est Edouard Philippe, qui, à l'issue du Conseil des ministres, a déclaré dans un discours de quinze minutes que le gouvernement abandonnait ce projet. Juste avant que le Premier ministre ne rende publique sa décision, Philippe Grosvalet, le président du syndicat mixte aéroportuaire, favorable au nouvel aéroport, a fait part de sa colère.

Il faut dire que le débat autour du projet d’aéroport à Notre Dame des Landes suscite les passions depuis un demi-siècle. Initié au début des années 60, pour une ouverture prévue en 1985, le projet de Notre-Dame-des-Landes agite depuis la vie politique locale, et nationale.

Un débat a priori plutôt favorable aux défenseurs du projet puisque les opposants ont déposé plus de 180 recours, qu’ils ont tous perdus. Par ailleurs 55 % des votants consultés par référendum avaient approuvé le transfert de l’aéroport. Alors si les partisans de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, voit aujourd’hui dans la décision du gouvernement un “déni de démocratie", les zadistes, eux, sont satisfaits de la décision.

Mais le feuilleton est loin d’être terminé. Edouard Philippe a été clair. Les occupants illégaux de la zone devront partir d’eux-mêmes d’ici au printemps prochain. A défaut, ils seront expulsés par les forces de l’ordre. Lors d’un récent repérage, les autorités ont recensé 350 occupants sur le site de la ZAD.

L’Etat appelle donc les zadistes a évacué la zone d’ici le 31 mars mais également à rendre la libre circulation sur les trois routes qui traversent le site "d’ici la fin de semaine prochaine". Le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb  souhaite que cela se fasse "par la discussion et la négociation" plutôt que par la force. Du côté des zadistes présent sur le site, on explique avoir entendu la demande du gouvernement après l’abandon du projet d'aéroport.

En rejetant le projet de l’aéroport Notre-Dame-des-Landes et en préconisant une extension de l’actuelle aéroport, l’Etat officialise un nouveau modèle où seules quelques grandes plateformes telles que Paris, Nice ou encore Lyon seront en mesure de se développer en hub d’interconnection. L’un des médiateurs du gouvernement sur le projet a d'ailleurs confirmé que le projet tel qu’il était imaginé, ne collait pas avec la réalité d’un secteur aérien où les grandes plateformes sont déjà en place.

Les négociations ont débuté entre Vinci et le gouvernement pour savoir si le groupe de BTP sera indemnisé après l'abandon du projet de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique). On parle d’une enveloppe de 350 millions d’euros.  Il s’agit aussi d’évaluer les coûts des nouvelles installations de l’aéroport de Nantes. Vinci a annoncé que le trafic de l'aéroport de Nantes a augmenté de 15% en 2017.

Rappelons que La France est l'un des pays d'Europe qui comptent le plus grand nombre d'aéroports comparé à sa population : un aéroport pour 358 000 habitants. Au Royaume-Uni c'est seulement un pour deux millions d'habitants et en Allemagne un pour quatre millions d'habitants.

Ouverture des Etats généraux de bioéthique

Cette vaste concertation de six mois débouchera sur la révision des lois bioéthiques de 2011. Au menu des discussions, PMA, suicide assistée, dépistage de maladies génétiques, autoconservation des ovocytes... Médecins, experts, associations, vont donner leur avis sur Internet ou dans le cadre de débats en régions. Le projet de loi devrait être examiné à l’automne au Parlement avant une adoption au 1er semestre 2019. Dominique Quinio, ancienne directrice du quotidien La Croix, membre du Comité Consultatif National d’Ethique est revenu sur ce que regroupe le mot bioéthique et la vocation de ces Etats généraux.

Ces Etats généraux sont pilotés par le Comité consultatif national d’éthique (CCNE), qui avait été créé en 1983 par le président de la République François Mitterrand, à la suite des Assises de la recherche. Institution indépendante, le CCNE a pour mission, indique la loi, de "donner des avis sur les problèmes éthiques et les questions de société soulevés par les progrès de la connaissance dans les domaines de la biologie, de la médecine et de la santé".

Du côté de l’Eglise on se prépare à participer aux débats. Mgr Pierre d'Ornellas, archevêque de Rennes et responsable du groupe de travail de la Conférence des évêques de France sur la bioéthique explique de quelle manière les catholiques peuvent s’exprimer dans le débat. Samedi, chaque évêque enverra deux représentants pour une journée de formation, à Paris, sur la bioéthique.

A l'occasion du lancement des Etats généraux de bioéthique, Mgr d’Ornellas a écrit une lettre aux catholiques d'Ille-et-Vilaine. "Il est temps que nous réveillons nos consciences endormies et celles de nos contemporains afin que, tous ensemble, nous nous émerveillons devant la beauté de la vie en chaque être humain, de sa conception à sa mort naturelle, affirme-t-il. Chers amis, trouvez les moyens qui vous conviennent pour dire que chaque vie humaine est un trésor sans prix ! Témoignez de vos expériences, car cela peut toucher les cœurs et convaincre celles et ceux qui en doutent".
 

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