Le cardinal Reinhard Marx a demandé au pape François d’être déchargé de ses fonctions en raison de "l’échec" de l’Église catholique allemande face aux abus sexuels. La démission est refusée.
Le cardinal Reinhard Marx, l’ancien président de la Conférence épiscopale allemande, avait demandé au mois de mai au pape François d’être déchargé de ses fonctions en raison de "l’échec" de l’Église catholique allemande face à ce qu’il appelle "la catastrophe des abus sexuels". Mais dans une réponse publiée la semaine dernière par le Vatican, le pape François a dit comprendre la motivation derrière cette demande du démission mais qu’il ne l’accepte pas.
Dans sa lettre, le pape remercie personnellement le cardinal Marx pour son "courage chrétien qui ne craint pas d'être humilié devant la terrible réalité du péché". François rappelle que c’est "toute l'Église qui est en crise à cause de l'affaire des abus", que "l’Église d'aujourd'hui ne peut pas faire un pas en avant sans assumer cette crise" car "la politique de l'autruche ne mène nulle part". Pour le souverain pontife "assumer la crise, personnellement et communautairement, est la seule voie fructueuse, car on ne sort pas d'une crise tout seul, mais en communauté". "Je considère que cette lettre est un document d'Église. Il dit 'C'est par cette honte que la compassion du Seigneur entre dans l'Église'", analyse le vaticaniste et journaliste au journal Le Figaro Jean-Marie Guenois.
Il en appelle donc à aller plus loin que le "mea culpa" exprimé par certains responsables catholiques "devant tant d’erreurs historiques". Pour François, les évêques ne peuvent se contenter de reléguer les abus au passé, en estimant qu’eux-mêmes n’ont "pas participé" directement à ces événements. Ils doivent se remettre en cause car ils représentent l’institution de l’Église dans son ensemble. Dans sa lettre au cardinal Marx, le pape appelle, une nouvelle fois, à une réforme profonde de l’institution, et à la nécessaire remise en question qui doit l’accompagner. En cela, cette lettre n’est pas adressée seulement au cardinal Marx mais bien à toute l’Église. "Les affaires Barbarin, il y en a partout. Des évêques de la génération du cardinal Marx, qui a 68 ans, ont forcément eu à gérer ce genre de problème. Ça fait partie de la zone grise des ces 30 dernières années. Cette lettre s'adresse à tous les évêques du monde", affirme Jean-Marie Guenois.
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