Le coup d'envoie des soldes d'hiver vient d'être donné. Durant six semaines, les Français vont pouvoir tenter de dénicher les meilleures affaires possibles. Une période intéressante quand on sait que 70% des Français estiment que leur pouvoir d'achat a chuté ces derniers mois. En pleine mobilisation des 'gilets jaunes', il est même devenu la première préoccupation des citoyens.
Augmenter leur pouvoir d'achat, c'est en effet le principal voeu des Français en ce début d'année. C'est du moins ce qu'a révélé un sondage Odoxa-Dentsu Consulting publié la semaine dernière. A la même question en 2015, les personnes interrogées avaient placé la baisse du chômage en tête de leurs préoccupations. Suivi de la sécurité avec la luttre contre le terrorisme.
Il faut dire que la crise des Gilets jaunes a remis le pouvoir d'achat à la une de l'actualité. Et pourtant, d'après l'Insee, le pouvoir d'achat a augmenté de 1,4% en 2018 et il devrait encore grimper en 2019. Il correspond dans les faits à ce que les ménages peuvent consommer avec leurs revenus.
En France, c'est l'INSEE, l'institut national de la statistique et des études économiques, qui est chargé de le calculer. Pour cela, il est nécessaire de mesurer et comparer l'évolution des revenus et des prix, comme le rappelle Guillaume Houriez, chef du département des comptes nationaux à l'Insee.
Pourtant dans les faits, il y a un décalage entre les chiffres de l'Insee et le ressenti des ménages. C'est ce qu'explique Sandra Hoibian, directrice du pôle Evaluation et société au Credoc, le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie. Pour cette dernière, aujourd'hui, ce sont les jeunes qui ont le plus de difficultés en matière de pouvoir d'achat.
Il faut noter que les Français sont également plus sensibles à la hausse des prix de leurs achats quotidiens, comme le pain ou l'essence, qu'au prix des achats occasionnels de biens durables, comme une machine à laver. Même si ces derniers représentent une part plus importante de leur budget.
On connait aujourd'hui les postes de dépenses des ménages où les prix ont augmenté. Il s'agit du carburant, du tabac, et des produits alimentaires. Et les données de l'Insee montrent par ailleurs une flambée du prix du beurre de 9,6 % sur un an et de 13,8 % pour les pommes de terre.
Par ailleurs, et ce n'est pas une exception française, le taux d'inflation de la Zone Euro a atteint 1,8% en 2018. Inflation oblige, le salaire mensuel de base réel a légèrement baissé en 2018, de l'ordre de 0,1 % selon l'Insee. Quant au salaire moyen par tête, il n'augmente que de 0,4 %. Difficile, dans ces conditions, de faire fructifier ses économies.
Et le Livret A est un bon exemple. Le taux de rémunération du Livret A, comme celui du Livret de développement durable et solidaire, est fixé à 0,75% par le gouvernement, donc bien en-dessous de l'inflation observée l'an passé. L'Association nationale de défense des consommateurs et des usagers, CLCV, estime que le manque à gagner, en termes de pouvoir d'achat, avoisinerait les 3,6 milliards d'euros. Pour François Carlier, le délégué général de la CLCV, il faut revoir le calcul des intérêts du livret A mais aussi de l'assurance-vie.
Pour la CLCV on perd donc de l'argent en épargnant. L'association invite aujourd'hui les consommateurs à se renseigner sur le Livret d'épargne populaire, accessible sous certaines conditions aux ménages à faibles revenus. Un livret méconnu et peu présenté par les banques.
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